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mon cheminement en soins infirmiers

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chambre soins palliatifs

À l’hôpital Ste-Justine, il n’y a pas d’unité de soins palliatifs. Il y a plutôt des chambres de soins palliatifs, réparties sur différentes unités. Cela s’inscrit dans une approche différente à laquelle je souscris, qui n’associe pas nécessairement les soins palliatifs à des soins de fin de vie, et qui préconise le maintien du patient dans son milieu de vie, soit à la maison ou sur le département ou il a été soigné.  Ainsi l’enfant ne quitte pas l’unité pour aller mourir ailleurs, ou il ne connaîtrait ni les soignants ni l’environnement. Les chambres aménagées chaleureusement  favorisent une prise en charge dans le calme et la sérénité. Comme l’explique Nago Humbert, responsable des soins palliatifs pédiatriques: «On ne veut pas d’unité parce qu’on ne veut pas de lieu où les médecins pourraient envoyer l’enfant pour s’en débarrasser au moment où ils réalisent qu’il ne guérira pas.» Cela me ramène à mon expérience en soins palliatifs aux adultes où nous accueillions des patients inconscients qui n’avaient plus que quelques heures à vivre, qui mouraient même parfois dans l’ascenseur … comme si on avait eu peur qu’ils meurent dans leur chambre, sur l’unité où ils avaient été admis et qu’on cherchait véritablement à s’en débarasser. L’unité de soins palliatifs était en réalité un mouroir dans l’hôpital.
 

Il m’est arrivé d’avoir parmi mes patients un petit enfant mourant occupant la chambre de soins palliatifs. Les soins de confort et de soulagement de la douleur sont un aspect du travail infirmier que j’affectionne particulièrement. Certaines personnes croient qu’il est plus difficile de faire face à la mort d’un enfant qu’à celle d’un adulte. C’est un point de vue que je ne partage pas, mais qui est évidemment très personnel. Pour moi, le travail du soignant se situe toujours au même niveau, axé sur la compassion, l’empathie,  le soulagement de la douleur, la recherche du confort du patient et surtout l’écoute attentionnée qui permet de répondre véritablement aux besoins de la personne qui meurt et non à ceux de son entourage, même si celui-ci est aussi, la plupart du temps, en détresse.

La difficulté que j’ai vécue, reliée à l’intégration des chambres de soins palliatifs dans les unités, est d’ordre organisationnelle et logistique. En effet, lorsque la journée est chargée et que l’infirmière compte parmi ses patients un petit mourant, il faut véritablement faire un effort conscient pour ralentir le rythme avant d’entrer dans la chambre pour prodiguer les soins. Ceux-ci ne sont pas les mêmes que pour les autres patients et ne peuvent pas être administrés de la même manière. Quand il y a beaucoup de tâches à exécuter pour les autres patients et que nous devons courir pour parvenir à terminer à temps, on a l’impression de vivre une véritable dissociation. Mais je suis convaincue que c’est la bonne façon de faire, qui devrait être imitée aux adultes, pour permettre que soient respectés les besoins de chaque individu. Il s’agit de trouver une manière d’intégrer au rythme infernal des journées de travail le temps requis pour véritablement prendre soin.

les gardes obligatoires: un autre visage du temps supplémentaire obligatoire (TSO)

Les gardes obligatoires sont le nouveau moyen utilisé pour pallier au manque de ressources et vues comme une alternative au temps supplémentaire obligatoire. De quoi s’agit-il? Une liste est affichée au poste avec les quarts et les dates où on sait déjà qu’on manquera de personnel, et les infirmières doivent mettre leur nom à côté d’une date pour laquelle elles seront donc disponibles pour toute la durée du quart. L’employeur paie 1 heure pour toute la période de disponibilité lorsque la garde n’est pas travaillée, et la personne peut être appelée à tout moment de la durée du quart de travail où elle est de garde. Si on a un poste à temps partiel et qu’on est appelé pendant sa garde, les heures ne sont pas payées en temps supplémentaires, à moins que la garde n’ait lieu immédiatement après un quart travaillé.

Comme il y a souvent plus de besoins sur les quarts de soir et de nuit, il est donc assez probable que même si on détient un poste sur le quart de jour, on doive faire des gardes de soir et de nuit. On peut donc aussi se retrouver à travailler des journées supplémentaires, soit 9 jours sur une période alors que notre poste est un 8 jours sur 14.

Comme je viens d’arriver, je ne sais pas encore à quel point les gens sont enthousiastes et se portent volontaires pour ces gardes. J’ai déjà entendu quelques personnes exprimer leur déception à l’effet que les gardes du mois à venir avaient toutes déjà été comblées ce qui les privait d’un beau 30$ (21$ dans mon cas, avant impôt) pour l’heure payée.

Par ailleurs, d’autres personnes m’ont dit qu’elles avaient été avisées qu’elles devaient mettre leur nom, i.e. qu’on leur avait rappelé que les gardes sont obligatoires et que, conséquemment, si elles n’inscrivent pas elles-mêmes leur nom, quelqu’un l’inscrira pour elles, pour combler les gardes restées vides.

Au bout du compte, comme je le comprends, ce système ne déplaît pas nécessairement aux infirmières qui y voient une manière de contrôler un peu mieux leur horaire en diminuant les temps supplémentaires obligatoires imprévus. Cependant, ce n’est pas une garantie, un temps supplémentaire obligatoire peut aussi s’ajouter à l’horaire d’une infirmière même si elle a, avec bonne volonté, inscrit son nom sur la liste de gardes, car en plus de la pénurie de personnel déjà prévues, il peut survenir des imprévus (maladie, etc).  Il s’agit véritablement d’un moyen (à peine) détourné pour obliger le temps supplémentaire sans qu’il soit considéré (et payé) comme tel. Cela me paraît balayer le problème (manque de personnel) sous le tapis ce qui n’incite évidemment pas l’employeur à rechercher de véritables solutions.

Me questionnant sur la conformité de ce système par rapport à la convention collective, j’ai trouvé ce court texte très éclairant sur la question. Évidemment, on ne s’attend pas à ce qu’un gros cabinet d’avocats défende des infirmières et des syndicats …

cours théoriques à Ste-Justine

Puisque je travaille sur un département où je n’avais jamais mis les pieds auparavant, on m’a gratifiée d’une formation théorique de 2 jours au sujet des pathologies les plus communs en médecin pédiatrique et des différents protocoles. Ce n’est pas toujours possible de bénéficier d’une formation théorique quand on arrive sur un nouveau département: en fait, dans la réalité, la plupart des gens qui ont travaillé sur l’équipe de relève pendant le congé d’étude (une fin de semaine sur deux) ont été envoyés sur divers départements sans toujours recevoir une orientation exhaustive, et encore moins une formation théorique.  L’apprentissage se fait sur le tas, avec l’expérience, ce qui n’est pas dénué de valeur, mais je suis assez convaincue des bénéfices d’une formation théorique qui permette d’acquérir des connaissances en dehors du feu de l’action et de les assimiler plus calmement et donc de manière plus permanente.

Toutes les fois où je suis assise avec  un cahier, des lectures, de l’étude, je me sens bien,  je me rends compte que c’est mon élément naturel. Je trouve n’importe quel processus d’apprentissage très stimulant intellectuellement, et je pense que je vais vraiment tâcher tout au long de ma « carrière » (!) de continuer à apprendre et à acquérir des connaissances. S’il y a une chose que mon retour aux études m’a démontrée, c’est que je retire une grande satisfaction, et même un bien-être, à sentir que mon cerveau fonctionne toujours.

chaque jour

Chaque jour où je travaille, je me change, en arrivant, dans la même salle de bain du rez-de-chaussée, parce qu’elle est moins exigüe que les autres et parce qu’il y a une liste d’attente pour obtenir un casier dans les vestiaires. Souvent, c’est déjà occupé et je dois faire le pied de grue quelques minutes dans le corridor qui mène à l’urgence. Je fais alors face à trois grandes affiches qui me traumatisent. Je les ai retrouvées sur le net, elles font partie d’une série qui en compte aussi 2 autres.  Je les trouve très troublantes … je ne suis pas certaine de leur utilité, même si je reconnais leur impact, sur moi en tout cas!  Ne les trouvez-vous pas d’une violence inouïe?  Elles datent de 2008 mais je ne les avais jamais vues auparavant. Les (évidemment nombreux) enfants qui circulent dans ce couloir avec leurs parents les regardent toujours, car les petits bonhommes colorés attirent le regard, et questionnent systématiquement les parents à leur sujet: pourquoi le monsieur pleure, pourquoi le bonhomme crie, pourquoi est-il sur la tête?  Parce qu’il se noie mon amour, ne sait-tu pas qu’il peut être très dangereux de se baigner sans porter son gilet de sauvetage? Ne t’ai-je pas dit 100 fois qu’il n’était pas prudent de te jeter par la fenêtre?

 

 

À Ste-Justine pour l’été.

C’est vers la fin janvier que j’ai communiqué avec le département des ressources humaines de Ste-Justine, offrant mes services pour la période estivale soit de la mi-mai à la mi-août. À la fin de mon séjour en tant que CÉPI sur le département de chirurgie, en août 2011, j’avais remis ma démission ne souhaitant pas travailler une fin de semaine sur 2 et pendant le congé des fêtes, comme l’exige l’entente de « congé d’étude » que l’on peut signer avec l’employeur. J’ai donc été ré-embauchée en date du 22 mai, ce que m’a confirmé une lettre envoyée par courriel par les ressources humaines, sans autre forme de procès.  J’ai seulement dû me présenter aux ressources humaines pour compléter quelques documents relatifs à la paye et obtenir ma nouvelle carte d’employé qui porte la mention « infirmière ».

oui oui, elle a déjà l'air vieille et usée même si elle est flambant neuve!

Selon les termes de ma ré-embauche, je suis  d’abord affectée au Centre de jour de pédiatrie, dont l’appellation m’enchante car cela signifie que je ne travaillerai pas de soir ni de nuit, yé!   Dès ma première journée, je constate qu’il y a un malentendu: on s’attend à accueillir une infirmière chevronnée, qui a travaillé toute l’année depuis son examen de l’ordre. On est un peu surpris de voir arriver une recrue qui n’a pas travaillé depuis 9 mois et n’a jamais travaillé comme infirmière. Deux jours plus tard, on m’annonce que je vais probablement changer de département, pour mon propre bien (!) car le Centre de jour n’est pas l’endroit idéal pour la formation d’une novice.  Comme l’infirmière qui ferme le centre est seule entre 16h et 18h, et qu’on risque de travailler seule la fin de semaine car nous ne sommes que 2 dont une qui est de garde pour d’autres tâches, il faut être très autonome, ce qui n’est évidemment pas mon cas puisque je n’ai jamais travaillé à cet endroit. Je suis quand même un peu éberluée qu’on s’attende à ce que même une infirmière d’expérience soit parfaitement autonome après 3 jours de formation, dans un département où elle n’a jamais mis les pieds, d’autant plus que le fonctionnement de l’endroit me semble assez différent de celui d’une unité.

Après 7 jours, on m’annonce jeudi dernier que je commencerai dimanche mon orientation en pédiatrie. Je ne devais pas travailler cette fin de semaine, on inverse donc les fins de semaine de travail, mais je ne travaille que le dimanche puisque j’ai un 8/quinzaine et que j’ai déjà travaillé mes 8 journées. Je prends un congé sans solde le lendemain pour pouvoir profiter de 2 jours de congé avant de commencer sur l’unité, ce qui promet d’être un peu plus de travail qu’au Centre de jour.

C’est donc dimanche dernier que j’ai commencé à travailler sur l’unité de médecine pédiatrique. J’ai été « orientée » pendant 3 jours, puis j’ai travaillé seule hier pour la première fois. Tout s’est très bien déroulé mais ce type d’orientation courte est habituellement réservée aux infirmières qui arrivent d’un autre département de l’hôpital. Or, j’arrive d’un autre département mais il y a 9 mois!! Plusieurs items du matériel ont changé (entre autres les pompes à soluté), ainsi que des protocoles et des techniques. Les pathologies et les soins ne sont pas les mêmes qu’en chirurgie et ces 3 journées semblent passer trop rapidement pour ma préceptrice qui se morfond de n’avoir pas pu faire le tour avec moi de tout ce qu’il faut voir et savoir.  J’ai quand même touché à de nouvelles techniques spécifiques à ce département, comme les aspirations naso-pharyngées et les gavages,  que j’avais vues en théorie à l’école mais jamais pratiquées.  J’ai eu 2 patients la première journée, 3 la deuxième et 4 la 3e et dernière journée d’orientation, ce qui constitue une charge pleine pour une infirmière seule.  C’est la rapidité et l’organisation qui sont le plus à travailler lorsque l’on revient d’une longue absence. Je manque aussi d’assurance parce que je sais que je ne maîtrise pas toutes les techniques et les processus et je ne veux pas faire d’erreurs, je pose donc beaucoup de questions mais je considère que cela contribue à faire de moi une infirmière sécuritaire.

plan du CHU Ste-Justine

Ma première journée (hier) s’est bien déroulée, avec seulement 2 patients pas vraiment lourds, puisque j’ai eu la chance de commencer lors d’une journée peu occupée. Il n’en sera sûrement pas de même pendant tout l’été, mais cela aide à bâtir la confiance, quand on peut prendre le temps de bien faire les choses et de réfléchir avant d’agir. Je garde toujours en tête la phrase que nous répétait Céline, une prof du cégep: « une infirmière exécutante est un vrai danger public ».   Je refuse de sacrifier la qualité du travail à la rapidité d’exécution, mon objectif principal pour l’été est donc d’améliorer la deuxième sans diminuer la première!

1e année de bac complétée

Déjà la moitié du Bac complétée, c’est fou comme le temps file!   Tous les cours ont été réussis et c’est tout ce qu’on demande. Pour le reste … Je ne suis toujours pas convaincue de la pertinence de tout cela.  Maintenant que l‘OIIQ envisage de faire du baccalauréat la norme d’entrée dans la profession, il importe de se questionner sur la valeur de ces études universitaires en tant que telles.  Qu’apportent-t-elles vraiment de plus à la formation collégiale?

La réalité est que pour le moment, je n’ai pas l’impression d’avoir acquis réellement de nouvelles connaissances.  Les cours dont le corpus est axé sur la réflexion autour de la profession (philosophie du soin, éthique du soin) proposent des apprentissages qui peuvent être faits de manière autodidacte en lisant tout simplement sur ces sujets.  Le cours d’examen clinique permet d’approfondir des notions que nous avions déjà vues au cégep et que pour la plupart d’entre nous, nous n’utiliserons jamais (palpation du foie, percussion des poumons, examen gynécologique …).  Les cours de biologie sont certainement les plus décevants. Laissés à nous même, nous lisons le livre et les documents fournis, discutons en groupe de notre compréhension de ces lectures, passons des heures à élaborer des schemas qui ne valent à l’examen que 10% de la session, le tout sans l’encadrement de profs compétents mais avec l’aide de moniteurs qui n’ont aucune compétence particulière en biologie. Personne pour répondre à nos questions sauf un forum sur l’intranet où les réponses contradictoires sont monnaie courante. Les sujets abordés ont pour la plupart fait l’objet de cours au cégep (les maladies respiratoires, les maladies cardiaques, l’insuffisance rénale, le diabète) et les notions ne sont pas beaucoup approfondies, il s’agit donc en gros d’une répétition. Certaines personnes ont obtenu des scores parfaits aux examens, ce qui franchement m’apparaît un peu étrange dans le cadre d’un cours universitaire de biologie. Il faut dire que les résultats sont triturés selon la performance globale: questions annulées, questions transformées en boni … Habituellement ma matière préférée, la biologie était devenue un fardeau hebdomadaire dont j’avais hâte d’être soulagée, et c’est le cas maintenant puisque le programme ne comprend que 2 cours de bio, lors de la 1e année.

Quant aux autres cours … 2 semaines après la fin de la session, je dois faire un effort de mémoire pour les énumérer, c’est tout dire!  Un cours d’épidémiologie où nous avons passé le plus clair de notre temps à faire de la méthodologie (comment rédiger des références, comment chercher dans des bases de données, comment trouver de l’information dans un article scientifique);  des cours sur l’application de certains modèles (approche communautaire, approche familiale systémique, situation de crise)  qui ne sont pas dénués d’intérêt mais dont le contenu aurait amplement pu être transmis en une moitié de session.

J’ai terminé la première année avec de bonnes notes,  mais il ne me semble pas avoir acquis de nouvelles connaissances importantes dans le cadre de mon travail. Je suis donc passablement perplexe face à l’idée que ce bac puisse constituer un passage obligé pour accéder à la profession infirmière.  Dans la foulée des discussions actuelles face à la pertinence de hausser les frais de scolarité,  il ne faut pas oublier que le seul accès à l’université ne garantit pas la qualité du savoir et de sa transmission.  Advenant le cas où toutes les infirmières sortiraient de l’université, si le niveau d’enseignement n’est pas relevé, je ne vois pas ce que les professionnelles ni les patients y gagneront.  Je comprends que l’OIIQ veuille permettre aux infirmières de pouvoir comparer leur formation avec celles des autres provinces ou même d’autres pays, de se sentir sur un pied d’égalité avec les autres professionnels qui gravitent autour des soins de santé et sont presque tous diplômés universitaire (ergothérapeutes, physiothérapeutes, psychologues, médecins, travailleurs sociaux, etc); toutefois il ne suffit pas d’avoir le papier en poche pour être plus compétent. Si un rehaussement spectaculaire de la qualité de l’enseignement offert n’est pas effectué, la reconnaissance de ces diplômes ne sera qu’administrative.

Les actes du dernier congrès annuel de l'OIIQ dont le thème était la formation de la relève, donnent un aperçu de la manière dont le "rehaussement" est envisagé.

 

 

préparation à l’examen de l’ordre

Des gens (!) me demandent comment je me suis préparée pour l’examen de l’Ordre: quelle documentation ai-je utilisée, quelle organisation ai-je adoptée, combien de temps ai-je investi … Je ne suis pas très à l’aise de répondre à ces questions parce que: 1. je n’ai pas l’impression d’avoir très bien réussi (mais je ne le saurai jamais!) et 2. j’ai beaucoup trop étudié pour le type d’examens (théoriques et pratique).   Je partage donc la manière dont je me suis préparée, mais je crois que la meilleure méthode est certainement celle qui nous a réussi jusqu’à présent.

J’ai acheté le guide de préparation à l’examen en mars 2010, soit 1 an et demi avant la tenue de mon examen. Il s’agissait d’une nouvelle édition, et j’étais curieuse d’avoir rapidement une idée du type de questions et de situations pouvant être présentées. Je me disais aussi que cela pourrait m’être utile pour la préparation de l’examen de synthèse de programme  (ce qui s’est révélé faux!).  Le Guide de préparation est vraiment un bon outil, d’abord parce qu’il donne une idée précise du format des questions théoriques et de la présentation des situations pratiques.  D’ailleurs, au moins 2 situations pratiques du guide constituaient des écos tels quels à l’examen de l’ordre.  Ensuite, le guide permet de structurer l’étude autour des thématiques les plus importantes: rien qu’en feuilletant le livre, on voit tout de suite que la psychiatrie et les personnes âgées constituent deux sujets de prédilection, ce qui s’est confirmé au moment de l’examen. Pour le reste, j’ai étudié dans la documentation que je possédais déjà soit: tous mes résumés d’étude du DEC, le guide que nous avions confectionné en stage de périnatalité, et quelques lectures complémentaires dans les Brunner.  Le fait de disposer de tous mes résumés d’étude en format électronique a vraiment simplifié mon étude, mais certaines de mes camarades ont utilisé les cahiers des cours que nous avions achetés tout au long du DEC et elles ont réussi aussi. Après coup, j’ai constaté que le livre de Voyer, Soins infirmiers aux aînés en perte d’autonomie,  aurait été une bonne lecture préparatoire à l’examen théorique, dont les questions tournaient beaucoup autour de la perte d’autonomie et de l’Alzheimer.

Au niveau de l’organisation du temps, il y a un bon décalage entre mes intentions et ce qui s’est réellement produit. J’avais déjà lu le guide de préparation 2 fois avant la fin de mon DEC.  Le choix d’un horaire de travail à temps partiel (8/quinzaine) pour l’été avait pour but de me laisser du temps pour l’étude de l’examen. Je comptais commencer par une étude approfondie de tous les sujets avant d’entamer 2 ou 3 révisions vers la fin de l’été. J’avais aussi prévu étudier les lundi et les vendredi où je n’avais pas de cours à partir de la reprise universitaire fin août. TOUTEFOIS! La réalité fut toute autre.

D’abord, comme j’avais vraiment bien étudié pour l’étude de synthèse de programme, j’avais besoin d’une petite pause avant de recommencer de nouveau toute la même étude. Dans ma « programmation », je n’avais pas vraiment tenu compte de la grande grande fatigue qui m’a accablée suite à la fin de session éprouvante. Le soulagement ressenti suite à la réussite du DEC m’a un peu coupé la motivation pour reprendre le collier immédiatement! Je suis partie en voyage 3 semaines, ce qui m’a fait le plus grand bien! En revenant, début juin, j’ai débuté mon emploi à Ste-Justine avec tout ce que  cela comporte de stress: nouvel environnement, nouvelle clientèle, nouveaux processus … j’ai remis de semaine en semaine mes projets de révision.  C’est finalement à la mi-août que je me suis mise à stresser un peu! J’ai alors pris 2 fins de semaine et 3 ou 4 journées de congé pour réviser mes notes. Je n’ai pas vraiment mémorisé de nouvelles notions, j’ai pris pour acquis que ce qui était important à savoir par coeur, je le savais déjà. Une semaine avant l’examen j’ai cessé toute révision et toute étude pour ne pas arriver complètement écoeurée à l’examen!

l'ensemble de mes notes d'étude rassemblées en une pile instable

La veille de l’examen pratique je me suis couchée un peu plus tôt que d’habitude, vers 22h. Le lendemain matin, je me suis forcée à déjeuner, mais léger, j’ai rassemblé mes affaires (2 stylos, 1 stétho, ma convocation pliée en 4, une pièce d’identité avec photo), mis mon uniforme et me suis rendue à l’hôpital St-Luc, somme toute pas trop stressée. Plutôt résignée. J’avais décidé de ne pas traîner de sac, de manteau ou quoique ce soit qui me mettrait sur les nerfs. J’avais tout dans mes poches. Je me suis trouvé des gens de confiance pour me faire des lifts aller-retour pour les 2 journées, histoire de ne pas angoisser avec le temps. En revenant des ÉCOS, j’ai fait tout ce que je pouvais pour ne plus y penser. J’ai relaxé le dimanche, me suis couchée un peu plus tard parce que je craignais moins le théorique et aussi parce que j’étais sûre d’avoir échoué les ÉCOS (!), et le lundi je me suis couchée raide morte après les 2 examens théoriques et 2 tonnes de stress sur les épaules … qui n’est disparu qu’après 8 longues semaines!

 

 

ÉCOS et bris de confidentialité

J’ai reçu vendredi matin un appel de la directrice scientifique de l’OIIQ m’enjoignant poliment de retirer du web la liste des stations de l’examen professionnel de septembre dernier.  Je n’avais pas souvenir d’avoir signé une entente de confidentialité lors de mon inscription: en fait en signant notre inscription nous nous engageons à ne rien dévoiler, ce qui est un peu piégé car on n’a pas le choix de signer le formulaire et donc de prendre cet engagement, qu’on le veuille ou non.

Quoiqu’il en soit, j’ai accepté de retirer la liste étant donnée cette « entente ».  La justification de ce secret serait le danger d’induire en erreur les prochaines candidates en fournissant de l’information erronée … ? La dame m’a dit que j’affirmais même quelques faussetés dans cette liste … mmmm, j’y étais!!!  Mais bon, tout ne s’y déroule peut-être pas comme prévu,   j’en conviens. J’ai expliqué à mon interlocutrice que les étudiants qui prennent cette information ne cherchent pas à obtenir les « réponses » que de toute manière on ne pourrait pas leur fournir puisque nous n’avons aucune idée des réponses qui étaient attendues, même après notre réussite; les gens cherchent à se sécuriser un peu, avoir une idée du fonctionnement de l’ensemble, des sujets abordés, etc.  La dame a parue surprise lorsque je lui ai dit que de toute façon, les étudiants s’échangent ces informations en format papier: j’ai moi-même eu accès à au moins 5 listes différentes de stations d’ÉCOS des examens des années passées, que ce soit via des étudiants ou de nouvelles infirmières.

J’ai profité de cette communication pour obtenir des précisions au sujet de l’examen. Sachez d’ailleurs qu’il semble que les appels pour des questions concernant l’examen sont les bienvenus à l’OIIQ.  Ainsi, on m’a confirmé que toutes les stations « comptent »  pour la réussite, il n’y a donc pas de « stations test », alors qu’il y a des questions « tests » dans l’examen théorique. Les ÉCOS sont notés, c’est à dire que les points sont carrément additionnés: les résultats ne sont donc pas majorés par rapport  à la moyenne.

L’examen est élaboré par des comités de cliniciennes membres qui se chargent aussi de la supervision de la correction. Il semble que l’on cherche, au niveau de l’examen pratique, à présenter un échantillon réaliste (?!) de situations cliniques. Au niveau de l’examen théorique, on me confirme que ce ne sont pas nos connaissances qui sont vérifiées mais plutôt notre capacité de déduction ou de jugement à partir de cette banque de connaissances.  Après l’examen théorique, des copies sont regardées et si des réponses y figurent qui n’avaient pas été prévues dans la grille de correction, elles y sont ajoutées,  ainsi que les réponses qui ont été « populaires » mais qui ne sont pas acceptables.  Par ailleurs, plus de gens échoueraient la partie théorique que pratique.

J’ai questionné aussi l’association à l’Université Laval qui m’avait un peu fait tiquer, lors des ÉCOS et de l’examen théorique. On m’a expliqué qu’en fait l’OIIQ embauche des consultants de l’université Laval pour collaborer à l’élaboration de l’examen, par exemple au niveau de la psychométrie. C’est pourquoi ce sont surtout des gens de sciences santé de l’université Laval qui corrigent les copies des examens théoriques, et aussi quelques infirmières à la retraite. Il n’y a aucune collaboration ou association avec l’école des sciences infirmières de l’université Laval.

En tout cas, cet appel m’a fait comprendre pourquoi je ne trouvais aucune information au sujet des stations des années passées sur internet!!

Une job est affichée pour travailler à la direction scientifique de l’OIIQ … la directrice m’a paru tellement sympathique, je pense que je vais postuler!!

petit bilan de l’année 2011

C’est une année chargée qui se termine.

Au cours de l’hiver, mon admission et mon inscription à l’université ont donné un nouvel élan à mon projet car je n’avais initialement pas prévu faire un bac.  J’envisage donc les 2 prochaines années de manière toute différente, et je commence à considérer de nouvelles  perspectives d’emploi.

L’obtention du DEC en soins infirmiers en mai  m’a fait prendre conscience du chemin parcouru depuis le jour où j’ai remis ma démission chez Bell Canada, après 12 ans de « travail » de bureau.  Les quelques heures à me tourmenter au sujet de ma réussite ou de mon échec à l’examen de synthèse de programme m’ont donné un aperçu du stress qui m’attend pour l’examen de l’ordre!

Le travail à Ste-Justine pendant l’été m’a vraiment ravie au point où j’espère pouvoir y retravailler dans un avenir proche.

À la fin août, la reprise des cours avec mon entrée à l’université de Sherbrooke à Longueuil est teintée d’un peu de déception: les cours sont moins intéressants que ce à quoi je m’attendais, le niveau moins relevé aussi.  Le début de session est difficile avec l’angoisse de l’examen de l’Ordre qui prend toute la place dans ma tête et me met un peu en retard dans mes lectures et mon étude. Mes résultats aux intras me déçoivent et je remets en doute la poursuite de mes études universitaires.

L’examen professionnel de l’OIIQ, à la mi-septembre,  a constitué l’événement le plus stressant non seulement de mon année mais possiblement de ma vie (ce qui prouve que j’ai eu peu d’épreuves à surmonter jusqu’à présent!). Je n’étais pas si nerveuse pour l’examen comme tel, mais les 8 semaines qui ont suivi ont été assez éprouvantes merci!  L’obtention du permis qui fait de moi une véritable infirmière, après toutes ces incertitudes et ces doutes, est probablement le moment fort de mon année 2011.

Les résultats finaux de mes cours universitaires s’annoncent plus satisfaisants qu’à la mi-session. Je termine donc l’année sur une note encourageante à ce niveau.

Je n’ai pas été la seule à vivre toutes ces émotions pendant ces 12 derniers mois. La plupart de mes camarades de soins de Maisonneuve et de l’université ont vécu les mêmes événements. C’est à elles surtout que je veux transmettre mes félicitations pour la détermination et la ténacité dont elles ont fait preuve, et mes remerciements pour leur soutien et leurs encouragements.  Je vous souhaite une année 2012 pas mal plus relaxe, à exercer le métier que vous aimez, votre permis en poche et vos rêves encore tous possibles!

 

retour-bilan sur l’examen professionnel

La stupeur passée (et l’immatriculation payée!), il est peut-être possible de réfléchir à l’examen professionnel de l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec à tête reposée et de faire un bilan de cette aventure fort éprouvante.

Je suis évidemment soulagée d’avoir obtenu la mention « réussite » ainsi que mon permis d’exercice. Toutefois, je demeure insatisfaite et déçue par l’ensemble du processus. Tout comme lors de mon examen synthèse de programme (ESP), au bout de 3 années de cégep, j’ai l’impression d’une finale en queue de poisson. Plutôt qu’un sentiment d’accomplissement, ressenti lorsque l’on réussi un examen difficile mais honnête après avoir s’être bien préparé, j’éprouve en réalité la sensation d’avoir gagné à la loterie!

Je ne pense pas nuit et jour à l’examen de l’Ordre, surtout parce que les études universitaires me tiennent bien occupée. Par contre, quand j’y songe, je ne parviens pas à me débarrasser d’une impression d’injustice et d’inachevé. Je me remémore les stations de l’examen pratique: des situations pour la plupart jamais rencontrées en milieu de travail, des comédiens dont le « talent » fluctue beaucoup, des évaluatrices dont la participation (certaines donnent des infos, posent des questions, d’autres pas du tout) varie selon les emplacements et les journées, une implication de l’université Laval pour laquelle nous n’avons pas eu tellement d’explications … et surtout, le sentiment encore très vif de n’avoir pas été évaluée sur mes apprentissages, sur le contenu de mes années d’étude.  Et comme la pédagogie ne fait pas partie de la mission de l’OIIQ, et qu’il vaut sans doute mieux éviter de prêter le flanc à la critique, nous n’obtiendrons jamais le détail de notre « performance », ce qui me frustre encore plus que tout le reste. Je dois être vieux-jeu, j’aimerais bien savoir ce que j’ai bien fait, ce que j’ai échoué, ce qui serait à améliorer …

L’examen théorique était tellement facile que c’en était louche.  Des infirmières au travail m’avaient mise en garde: n’étudies pas trop, c’est super facile, pas besoin de réviser tant que ça. Des filles m’avaient même avoué n’avoir pas étudié du tout et avoir réussi. Bien sûr, pas question de me fier sur ces on-dit!   Avais-je trop étudié?  Oui, parce que les réponses de l’examen théorique tenaient davantage de la présomption que de la connaissance.  À part une dizaine de questions plus précises (anticoagulants, examens diagnostiques), j’ai eu l’impression que n’importe qui de mon entourage aurait pu réussir cet examen.  À la sortie, j’étais tiraillée entre trois sentiments: d’abord une impression de rendez-vous manqué alors que mes connaissances n’ont pas du tout été évaluées; ensuite, le soulagement que tout cela soit terminé, et finalement le doute de m’être fait avoir par un examen en apparence trop simple pour être vrai … !

Trois années d’étude et de travail acharné, de stress, de doute, de remise en question, d’apprentissages, de découverte et de questionnements, auraient pu aller s’échouer sur cet étrange examen. Et c’est comme si c’est tout à fait par hasard que pouf! je suis finalement devenue infirmière.