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Une infirmière en grève pour 45 minutes

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Cette année, demain même en fait, sera la première fois que je ferai du piquetage pour un « front commun« , que je prendrai part à une grève de la fonction publique. Je me souviens très bien de la grève « illégale » des infirmières à l’été 1999 et surtout de ma stupéfaction lors de l’application de la loi 160 qui élimine ni plus ni moins le droit de grève pour les travailleurs de la santé, tout en restreignant le droit des grèves d’autres travailleurs via des restrictions au niveau des « services essentiels » devant être assurés. Des pénalités importantes sont alors validées en cour d’appel, renversant une décision antérieure de la cour supérieure, comme la perte d’une année d’ancienneté par jour de grève illégale, la cessation des retenues syndicales, la baisse des salaires (par exemple, chaque journée de grève coûte 2 jours de salaire).  Cette loi, ainsi que le conseil des services essentiels, existaient depuis plusieurs années, mais ce n’est qu’à vingt ans, lors de la grève illégale des infirmières, que j’en ai compris toute la portée et le danger. La loi 72, loi spéciale qui force le retour au travail des infirmières met fin à mes dernières illusions en matière de combat social!

Syndiquées avec la FSSS-CSN (et non pas la FIIQ), les infirmières de Ste-Justine participent donc à la grève tournante du Front commun, et « débrayeront » demain. Façon de parler, car les services essentiels doivent être assurés à 90% dans les hôpitaux spécialisés, et même à 100% dans les secteurs de soins critiques. L’ironie évidemment c’est que, même en dehors des grèves,  ces services essentiels ne sont souvent pas assurés, tellement que dans le passé une « grève des heures supplémentaires » des infirmières a déjà été déclarée illégale! Ainsi, à partir du quart de nuit prochain, les employées consulteront un horaire préparé par la partie syndicale et selon lequel elles doivent sortir, s’inscrire et faire du piquetage pendant 45 minutes avant de revenir prendre leur poste. Même si officiellement, personne ne doit nous remplacer pendant cette période, ce n’est évidemment pas réaliste. Comme la direction a refusé de faire travailler les cadres pour remplacer les grévistes et assurer les services aux patients,  il est clair que ce simple 45 minutes entraînera une surcharge importante de travail pour l’infirmière qui sort et ses collègues. Un moyen de pression qui ne met de la pression que sur la gréviste finalement, on aura tout vu!

Comme j’ai moi-même voté pour la grève, je sortirai tout de même avec entrain, ne serait-ce que pour manifester ma solidarité au Front commun,  mon attachement aux services publics de santé et d’éducation et mon opposition à leur démantèlement. Quant aux revendications précises concernant les infirmières, je fonde peu d’espoir de les voir se concrétiser, malheureusement pour les patients qui finissent toujours par faire les frais des conditions médiocres  dans lesquelles nous travaillons.

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One Response to “Une infirmière en grève pour 45 minutes”

  1. 1
    nadia:

    Salut, je songeais faire un simple petit tour sur le web et brusquement je suis tombée sur votre page qui m’a totalement intéressée. J’ai donc passé une heure à vous découvrir. J’ai sélectionné de m’exprimer sur ce billet car c’est le papier que je trouve le plus intéressant néanmoins je n’ai pas bien saisis quel est votre point de vue. Ce léger problème n’en ai pas réellement un et pour ne pas en perdre une miette, je viens de noter le nom de votre blog sur un bloc-note. Bien à vous.

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