la route ouverte

la route ouverte

mon cheminement en soins infirmiers

la route ouverte RSS Feed
 
 
 
 

Le congrès de l’OIIQ en direct

Du 7 au 9 novembre se tient le Congrés annuel de l’OIIQ, dont le thème est « les personnes vulnérables au coeur des enjeux éthiques ». Malheureusement, on ne s’est pas organisé au collège pour nous permettre d’assister à ce congrès alors que cette activité devrait faire partie de notre formation, à mon avis.

Toutefois, ce qui est très intéressant, c’est que nous pouvons visionner en direct, ici,  plusieurs des conférences présentées. C’est une belle initiative qui permet aux infirmières et aux étudiantes qui ne peuvent pas assister au congrès de se sentir quand même partie prenante de l’événement. Les conférences peuvent aussi être visionnées après coup et les documents complémentaires (comme un diaporama accompagnant une présentation) sont disponibles en format pdf.

Je vous recommande la conférence de Patrick Vinay, le 9 novembre à 15h15, intitulée: la résonnance identitaire est au coeur des soins. Monsieur Vinay est médecin aux soins palliatifs du CHUM, j’ai eu le plaisir de le côtoyer cet été. Son approche des soins, humaniste et sensible, me parle beaucoup.

Les règles du jeu … varient selon les joueurs

C’était hier officiellement la mi-session. À cette date, les professeurs sont tenus, selon le document les règles du jeu, du cégep de maisonneuve, d’avoir remis au moins 20% des notes à leurs étudiants. Combien avons-nous accumulé de points jusqu’à présent en soins, à cette date? 7.2.  Je pense qu’on peut affirmer sans se tromper que le département de soins se fout pas mal des règles du jeu et d’ailleurs pourquoi en serait-il autrement, puisque personne ne semble être en mesure de faire appliquer la réglementation. Sauf lorsqu’il s’agit des étudiants bien sûr, qui eux ne bénéficient d’aucune marge de manoeuvre.

sortir du sentier battu

Il est partout ces temps-ci mais ça ne me dérange pas, parce que je l’adore depuis longtemps et je lui souhaite que son talent soit reconnu. J’ai été presque blessée personnellement quand j’ai su que Mara Tremblay avait décidé de confier la réalisation d’un vidéo à son nouveau chum du temps (Daniel Grenier)  plutôt qu’à Robin Aubert qui avait déjà réalisé ses premiers vidéos de superbe façon.

De toute manière, j’ai vu Aubert en entrevue à mange ta ville. Il expliquait qu’il a pas encore trouvé la façon de faire un bon film et que lorsqu’il l’aura trouvée, il fera autre chose. Il note que son grand-père a fait 56 métiers et qu’il avait probablement besoin de faire tous ces métiers pour découvrir autre chose … J’ai beaucoup aimé cette réflexion.

Depuis que j’ai quitté mon emploi pour faire prendre à ma vie une nouvelle direction, j’ai souvent essayé de calmer mon angoisse existentielle (!) en me disant qu’il est certainement plus intéressant et plus édifiant, dans la vie,  de tenter  des expériences différentes. Le simple fait de cesser d’accomplir la tâche à laquelle on est habitué, de prendre un « risque » en allant à contre-courant des normes, de réellement entreprendre un projet et non seulement de l’envisager sans jamais passer aux actes est vivifiant. Rencontrer de nouvelles personnes, utiliser son cerveau d’une autre manière, accomplir quelque chose difficile, apprendre à se connaître davantage … Au bout du compte,  tout cela permet de se sentir plus libre et plus vivant. Libre et vivant, c’est pas si pire quand même.

3e semaine de stage: 2 patients!

Pour ma 3e semaine de stage, j’ai eu à m’occuper de 2 patients, mais au bout du compte l’un d’entre eux a obtenu son congé le mercredi midi, ce qui a réduit ma charge de travail pour la dernière portion de la semaine. Les infirmières du département ont habituellement 6 patients. Je n’ai aucune idée de la manière dont elles réussissent à tout faire dans les temps, je présume que je vais, éventuellement,  développer une organisation qui me permette de réaliser cet exploit! Il faut dire que les infirmières auxiliaires ont de plus en plus de tâches, ce qui permet aux infirmières de se consacrer à ce qui va de plus en plus constituer leur véritable travail, c’est à dire l’examen, l’évaluation et l’élaboration du plan thérapeutique. En stage, nous sommes chargées d’effectuer toutes les tâches reliées à notre patient, évidemment, et de plus ces tâches nous prennent plus de temps car tout doit être vérifié par notre professeur, au moins pour les premières exécutions des techniques, et bien sûr nous manquons un peu de rapidité et d’efficacité lorsque nous effectuons des techniques pour les premières fois.

Pour cette troisième semaine donc, mon objectif premier était de m’organiser afin de parvenir à réaliser tous mes soins et rédiger toutes mes notes dans le temps alloué,  tout en parvenant à développer avec mes deux patients une relation de confiance qui me permette d’aller au-delà de la simple exécution. Je suis assez contente de ma semaine à cet égard, car j’ai réussi à déceler par exemple chez un de mes patients une mycose buccale qui a pu être traitée suite à mon signalement. Ainsi, je constate qu’un examen minutieux et une écoute attentive du patient ne sont jamais vains et je dois dire que l’on ressent une certaine satisfaction lorsque notre travail mène à des résultats concrets (sentiment jamais éprouvé au travail auparavant!) et qui soulagent le patient, ce qui renforcit du même coup notre relation de confiance avec lui. Cette relation est à la base des soins infirmiers car elle nous permet de réaliser nos missions de promotion de la santé, de prévention et d’enseignements dans un climat où le patient est réceptif et ouvert.

J’ai aussi fait beaucoup d’apprentissages théoriques pendant cette 3e semaine, car un de mes patients était affligé d’un chylothorax; j’avais peu de notions au sujet de cette pathologie consécutive, dans ce cas-ci, à la chirurgie thoracique que le patient avait subie pour retirer un kyste bronchogénique. J’ai donc fait beaucoup de recherches pour être en mesure de bien répondre aux questions du patient, notamment concernant sa médication: le médecin avait prescrit du sandostatin et personne au département n’était en mesure de me dire de quelle manière ce médicament pouvait agir pour soulager mon patient. Mes questions au médecin traitant ainsi que mes recherches personnelles m’ont permis de découvrir qu’il s’agit d’une toute nouvelle indication de ce médicament, tellement nouvelle qu’elle ne figure que dans quelques articles de revues scientifiques de 2010. J’ai partagé ces informations avec ma prof et mes collègues de travail. Cet état de continuel apprentissage est vraiment l’un des aspects qui me plaît le plus du travail d’infirmière. On peut sans doute effectuer un travail simplement technique, en exécutant tout simplement les consignes reçues sans chercher plus loin, mais les responsabilités qui incombent aujourd’hui aux infirmières commandent d’être en contrôle et de connaître tous les tenants et aboutissants reliés aux soins administrés à un patient; une meilleure connaissance théorique permet certainement de traiter le patient dans sa globalité en tenant compte de son unicité et de ses besoins particuliers, puisque l’adaptation et la compréhension sont impossibles dans l’ignorance.

cliquez pour voir l'évaluation hebdomadaire que nous devons compléter et remettre à notre prof le jeudi pm. Elle ajoute ensuite ses commentaires et nous rend le document le lundi.

glossectomie et dissection cervicale

En cette 2e semaine de stage au 8CD, j’ai eu la responsabilité de la même patiente pendant 3 jours. Il s’agissait d’une patiente opérée pendant 18 heures, arrivée au département à 2h am mardi, et j’ai fait sa connaissance mardi matin. Elle avait subi une glossectomie dite « commando » avec dissection cervicale. Autrement dit, suite à un cancer de la langue, on lui a retiré la langue et le plancher bucal, ainsi que les ganglions cervicaux. Au cours de la même opération, on a prélevé des muscles et de la peau de son avant-bras gauche pour reformer une sorte de plancher buccal, ce qu’on appelle un lambeau, une greffe qui doit être surveillée de près afin qu’elle ne meure pas. Cette greffe devrait permettre à la patiente éventuellement, après rééducation, de récupérer un peu d’élocution et de déglutition.

Le document suivant, fourni aux patients devant subir l’intervention, leur explique de manière générale les buts et les conséquences de la dissection cervicale.

La patiente a une trachéotomie, dont il faut assurer les soins (instillations et nettoyage de la canule toutes les 2 heures dans les premiers 24 heures, toutes les 4 heures ensuite), un tube naso-gastrique par lequel elle reçoit un gavage, un soluté d’insuline iv car elle est diabétique, un lambeau (la greffe) dans la bouche qu’il faut surveiller toutes les heures, un pansement au bras à refaire tous les jours au « site donneur » c’est à dire à l’endroit où l’on a prélevé le lambeau, et une plaie chirurgicale allant de l’oreille gauche à l’oreille droite en passant par le devant du cou, agrafée, qui doit être nettoyée et désinfectée tous les jours. Comme elle ne parle ni français, ni anglais, c’est encore plus angoissant pour elle, car non seulement elle ne peut pas parler,  mais elle ne peut pas non plus nous écrire puisque personne ne lit sa langue.

J’ai beaucoup appris avec cette patiente. Non seulement au niveau des nouvelles techniques que j’ai pu pratiquer, mais aussi et surtout au niveau de la communication qui doit toujours être là même lorsqu’une barrière de langue complexifie les rapports. Il est très difficile pour un patient de ne pas être en mesure d’exprimer son inconfort, sa douleur, ses interrogations et ses craintes. Il faut absolument travailler dans ce cas à développer des méthodes qui permettent une communication efficace entre le patient et le soignant, de façon à assurer une supervision clinique et un soulagement de la douleur adéquats. Malheureusement, même si l’on parvient à comprendre les informations de base (j’ai mal à tel endroit, j’ai chaud, j’ai froid …), on reste démuni quand la patiente nous pointe sur son carton de référence l’image représentant ses petits-enfants et se met à pleurer à chaudes larmes …

terminée: 2e semaine de stage!!

mon cégep à vélo

Lundi matin, aux alentours de 8h00, j’arrive aux supports à vélo de la rue Sherbrooke, qui sont toujours complètement pleins si on a le malheur d’arriver passé 8h30. On attache alors son vélo à un arbre ou un banc et on se retrouve avec un bel avertissement baveux de la sécurité qui tourne en rond sur le terrain du cégep en se cherchant du monde à écoeurer. Bref, lundi matin pendant que j’attache mon vélo quelqu’un me tape sur l’épaule: « bravo d’être venu au cégep à vélo! »?!?!? Je me retourne et je suis nez à nez avec un jeune homme souriant et surexcité de me tendre une superbe gourde en plastique transparent (très mauvais choix pour une gourde de vélo …) et un « flyer ».


Il m’explique que je peux faire estampiller un « passeport » (?) pendant toute la semaine ce qui me permettrait d’être éligible à un concours et éventuellement gagner un vélo!! wow!!!! Derrière sa tête de promoteur je note que de nouveaux supports ont été ajoutés, en fait 2 supports pouvant accueillir chacun 6 vélos entassés. Je dis: « ces supports ont-ils été ajoutés de manière permanente? » -« Heu, aucune idée, mais il y a d’autres supports en bas dans l’autre stationnement et, poursuit-il en s’animant, d’ici trois ans, avec les rénovations prévues au cégep, un super grand stationnement couvert pour les vélos sera aménagé … mais vous ne serez peut-être plus ici … » termine-t-il d’un air contrit, se rendant au moins compte lui-même de la niaiseuseté de l’affaire. « J’espère bien ne plus y être, en effet », ai-je rétorqué  sur un ton badin afin de ne pas gâcher son bel enthousiasme.

quand le « code » est lancé …

Matinée animée en ce 2e jour de stage, en fait le plus gros de ma journée s’est déroulé entre 7h45 et 9h00! En effet, à mon arrivée sur l’unité, vers 7h30, j’ai été avisée par ma prof qu’un patient de la « zone » n’allait pas bien du tout et qu’il pourrait être intéressant d’aller y jeter un coup d’oeil immédiatement. Il faut dire que pour mes 2 premiers jours de stage, j’ai été assignée à ce qui est appelé la « zone des soins intensifs intermédiaires »: il s’agit d’une salle, sur l’unité même, où 4 lits sont consacrés à des patients qui requièrent une surveillance accrue suite à une chirurgie thoracique. Il s’agit de « mini soins intensifs », la différence avec les soins intensifs centraux étant que nous ne gardons pas de patients intubés. Toutefois, les patients sont branchés à des moniteurs cardiaques dont il faut constamment surveiller les données car les chirurgies thoraciques, de part le fait qu’elles se déroulent à proximité du coeur, représentent un risque supplémentaire de complications cardiaques. Les infirmières qui travaillent dans la « zone » ont reçu une formation spécifique à cette fin.

Ce matin, vers 7h30, alors que trois médecins de médecine thoracique effectuant leur tournée quotidienne se trouvaient au chevet d’un patient, ce dernier s’est mis à désaturer, c’est à dire que le taux d’oxygène dans son sang s’est mis à chuter dangereusement. Les médecins ont immédiatement administré de la médication et pris certaines mesures mais ils ont aussi appelé l’équipe d’intervention rapide (EIR).

cliquer ici pour accéder à un document explicatif au sujet de l'équipe d'intervention rapide

ventilation avec ballon insufflateur

 

Cette équipe est formée pour assister le personnel et prévenir l’éventuel « code bleu », c’est à dire l’appel qui est lancé lorsqu’un patient se retrouve en arrêt cardio-respiratoire. Il s’agit donc d’éviter que la situation ne dégénère davantage. Pendant que l’équipe d’intervention rapide commence à travailler, d’autres intervenants arrivent dans la salle (qui fait environ 600 pieds carrés): l’équipe des soins intensifs (médecins, résidents, infirmière, préposé), des inhalothérapeutes, et tout ce personnel en double car nous sommes à l’heure du changement de quart: les employés de nuit sont sur place et les employés de jour se pointent peu à peu … Il y a foule autour du lit du patient qui est toujours conscient et qui doit commencer à se rendre compte qu’il est en mauvais posture. Un médecin crie aux scèneux de quitter les lieux car vraiment on commence à se nuire. Moi je ne fais qu’observer, en essayant de me faire toute petite, toute petite … je parviens à être si discrète qu’on ne s’occupe pas trop de moi et surtout, on ne me demande rien, ce qui vraiment me terroriserait! On tente d’envoyer de l’air au patient via le ballon insufflateur, mais un des poumons refuse de se gonfler … Les médecins finissent par anesthésier le patient pour l’intuber, et quand il est plus ou moins stabilisé, on le descend aux soins intensifs, avec toute sa cour d’une vingtaine de personnes qui courent et crient autour du lit. Les deux autres patients de la « zone » tentent de reprendre leur souffle et espèrent obtenir un peu d’attention maintenant que l’attraction principale s’est poussée. Il faut dire que ce doit être passablement stressant lorsqu’on est soi-même dans un état assez précaire d’assister à ce genre de … heu … prestation?!

 

 

Expérience passablement stupéfiante s’il en est une. Visiblement, le changement de quart n’est pas le moment idéal pour un code, un pré-code ou toute intervention de ce genre! À 9h00, tout était terminé, le ménage était fait, un nouveau lit attendait le prochain patient et le personnel d’entretien était venu ramasser les dégâts laissés par la tempête « soins intensifs »: poubelles pleines et sol jonché de déchets de toutes sortes. Nous discutons entre nous pour refaire le fil des événements. Je réalise abruptement l’ampleur de mon incompétence! Je n’ai compris aucune des demandes adressées par les médecins, ni les médicaments, ni les interventions. L’infirmier me rassure à ce sujet: l’équipe d’intervention et des soins intensifs est vraiment spécialisée et la plupart des infirmières sur l’étage ne savent pas non plus de quoi il retourne, il s’agit d’un travail particulier.

Je ne sais pas si ce travail me plairait. Mes deux journées d’observation dans la « zone » m’ont bien plu, car nous sommes 2 infirmières avec 4 patients, que nous avons sous les yeux en permanence: ne pas avoir à courir de chambre en chambre et avoir tout l’équipement sous la main, c’est vraiment une organisation de travail qui me plaît. Se consacrer entièrement à 1 ou 2 patients aussi. J’ai moins l’impression de bâcler mon travail. Toutefois, on garde peu de suivi avec les patients. Ainsi, lorsqu’ils sortent des soins intensifs, ils partent sur les étages, comme on dit, et on ne sait plus ce qu’il advient d’eux. Ce n’est pas tout à fait de cette façon que je conçois mon (futur) travail. Je préfère une démarche plus globale, tenant compte de tous les aspects de la personne et non seulement m’assurer qu’elle respire et que son coeur bat … mais je vois l’intérêt qu’il y a au niveau technique et surtout de l’apprentissage. Conséquemment, j’ai déjà décidé que je voudrais être cépi sur cette unité et je vais faire des démarches avec l’infirmière chef la semaine prochaine pour voir si cela peut d’ores et déjà être envisageable. Je pense qu’un département avec autant de techniques me permettrait d’être vraiment prête pour l’examen de l’OIIQ, en tout cas me donnerait plus de chance de l’être.

C’est fou. Il faut déjà entamer les démarches pour ce qui viendra quand le cours sera fini … je n’arrive pas à y croire encore et d’ailleurs, il reste encore tellement de choses à accomplir avant de pouvoir dire que l’objectif est atteint …

veille de stage

Et me voilà déjà à la veille de la première journée de stage. Un peu moins nerveuse qu’aux sessions passées, quoique devant une tâche un peu plus imposante. En effet, comme je n’ai pas pratiqué de techniques cet été, il y a encore tout à faire sur le plan de la dextérité manuelle et de la rapidité d’exécution; par ailleurs, plusieurs nouvelles techniques se sont ajoutées depuis seulement deux semaines: les soins de trachéotomie, les soins de stomies, la surveillance des drains thoraciques, l’insertion d’un cathéter veineux court et l’installation d’un soluté, l’administration de médication par voie intraveineuse, les soins d’un picc line … et le stage se déroule dans un milieu particulièrement exigeant: médecine chirurgie, pour toutes les étudiantes.

En ce qui me concerne, je serai au 8CD de l’hôpital Notre-Dame: chirurgies thoraciques, othorynolaryngées, et reconstruction de la main. Ouf! Nous n’aurons « qu’un » seul patient, puisque nous serons maintenant en charge de tous les soins, contrairement aux sessions précédentes où nous n’étions pas responsables, par exemple, des perfusions ou de la surveillance des drains thoraciques.

Le fonctionnement est simple: le lundi en fin de journée, notre prof nous envoie les informations relatives au patient dont nous aurons la charge le lendemain. Nous devons faire les recherches au sujet de sa médication et de ses traitements et établir un plan pour l’horaire de notre journée, plan qui sera bien sûr appelé à changer selon les circonstances. Nous avons eu quelques préparatifs pré-stage généraux à faire quant aux pathologies auxquelles nous serons confrontées. Ce document constitue une partie de ma préparation. Il s’agit essentiellement de cancers: poumon, oesophage, larynx, pharynx … toute une panoplie de maladies dont j’ai pu constater les ravages cet été, aux soins palliatifs. Je vais maintenant travailler dans un environnement où on s’affaire à ralentir la progression de la maladie et où patients et soignants se situent encore dans l’action et l’espoir. Je suppose que l’atmosphère sera différente, plus fébrile, plus affairée. Je vais tâcher de conserver mes acquis de l’été, c’est à dire de ne pas perdre de vue que ces patients, même s’ils ont été opérés et qu’ils sont en mode « combat », demeurent des êtres fragilisés, déstabilisés, inquiets et souffrants, d’abord et avant d’être des « cas » à régler.

l’université: y aller ou pas?

C’est LA question, et elle se pose avec de plus en plus d’insistance lorsque l’on entame la 3e et dernière année de la technique. Au moment où j’ai débuté le programme en septembre 2008, je n’avais aucune hésitation lorsque le sujet était soulevé dans les discussions entre camarades: non, je n’allais pas aller à l’université car à mon âge, il commence à être pressant de travailler!

Toutefois, au fil des conversations avec des amies qui sont infirmières, avec des collègues de travail pendant l’externat et avec des professeurs, j’ai commencé à me dire qu’il serait peut-être intéressant de poursuivre mes études afin de pouvoir choisir parmi un éventail plus large de types d’emplois. Puisque je désire travailler en « région », le baccalauréat me permettrait peut-être de choisir plus précisément l’endroit où je veux vivre en me permettant de postuler sur la plupart des postes offerts.

Avant de prendre une décision, je dois prendre en compte plusieurs éléments.

D’abord, le délai supplémentaire. Deux années s’ajouteraient à mon cheminement, déjà long. Deux années pendant lesquelles je ne travaillerais pas à temps plein (cépi à l’été 2010 et infirmière à l’été 2011 si je réussis l’examen de l’ordre en septembre 2011), ou plus précisément 16 mois.

Ensuite, le budget. Des études universitaires coûtent considérablement plus cher que des études collégiales. Il est extrêmement difficile d’obtenir un montant précis pour les études universitaires, il faut faire soi-même tous les calculs des différents frais afférents indiqués sur les sites internet des universités pour obtenir une approximation mais disons qu’on parle d’environ 8000$ pour les deux années d’étude du programme dec-bac. Comme j’ai déjà bénéficié de prêts-bourses à l’université, et en dépit du fait que mes prêts aient été remboursés en entier déjà, il ne me reste que 8 mois d’éligibilité au programme. Ainsi, je ne pourrais obtenir de l’aide que pour la moitié du temps requis pour le programme. Cela constitue actuellement l’obstacle numéro 1 à la poursuite de mes études universitaires.

Advenant le cas où je décide de postuler, d’autres questions surviendront, dont celle, cruciale, du choix de l’établissement. L’université de Montréal, située tout près de chez moi, utilise un programme d’apprentissage par problème. Je n’aime pas du tout cette manière de faire. Par ailleurs, les stages peuvent avoir lieu les fins de semaine après la semaine de cours, ce que je n’aime pas non plus, évidemment! Je considère donc l’option de l’université de Sherbrooke, au campus de Longueuil. Pour les déplacements, c’est un peu plus de logistique, mais ce sont surtout les milieux de stage qui posent problème; en effet, le mandat de ce campus est d’attirer, si on veut, des candidats dans les hôpitaux de la montérégie et le centre hospitalier officiellement affilié au campus est Charlemoyne, qui est loin d’être à 10 minutes de vélo de chez moi. Toutefois, il n’y a aucun cours ni stage les vendredis et les fins de semaine et on n’y pratique pas le programme d’apprentissage par problème … J’ai échangé quelques courriels avec les responsables des départements des 2 universités mais il semble difficile d’obtenir de l’information précise de cette manière. Je vais donc appeler au campus Longueuil afin de clarifier la question des milieux de stage: comme je n’ai pas de voiture, je ne peux pas envisager aller en stage à st-jean-sur-richelieu ou à chateauguay, mais je pourrais me déplacer en périphérie de Montréal, par exemple à Pierre-Boucher (Longueuil) ou à Charlemoyne (Greenfield Park). Il faudra donc encore quelques semaines avant que cet aspect ne soit clarifié car pour le moment, en pleine rentrée, les responsables ne sont pas très disponibles pour répondre aux questions de futurs étudiants!

Une dernière considération, mais peut-être la plus importante, est de savoir si je serai admise! Le programme est très contingenté dans les deux établissements. En ce qui concerne l’université de Montréal, je suis assez confiante: la cote R du dernier candidat admis en septembre 2009 était de 24. La mienne se situe actuellement à 32.745 mais elle baissera sûrement à cette session-ci, car mes plus hautes notes étaient en biologie et en sociologie! Pour le campus Longueuil de l’université de Sherbrooke, c’est plus compliqué: le cégep Maisonneuve ne fait pas partie du consortium des cégeps affiliés à l’université, et les candidats du consortium sont admis en priorité.  Le dernier candidat hors consortium à avoir été admis en septembre 2009 avait une cote R de 27. Ainsi je peux espérer que mes bons résultats m’ouvrent la porte mais c’est loin d’être certain.

Au-delà de toutes ces questions pratiques, qu’ai-je vraiment envie de faire? J’aime les études, j’aime apprendre et j’aimerais pouvoir me permettre d’approfondir mes connaissances en soins … Il me reste quelques mois pour évaluer si ce projet est envisageable.

Pour agrémenter cet aride billet, et puisque le titre est dans le même ordre d’idée, voici la toune la question à 100 piasses de Bernard Adamus, qui a donné un super bon show à Peribonka, samedi dernier, dans ma petite salle préférée, à l’auberge de l’île du repos. Ça fait toujours du bien de s’échapper de la routine.