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glossectomie et dissection cervicale

En cette 2e semaine de stage au 8CD, j’ai eu la responsabilité de la même patiente pendant 3 jours. Il s’agissait d’une patiente opérée pendant 18 heures, arrivée au département à 2h am mardi, et j’ai fait sa connaissance mardi matin. Elle avait subi une glossectomie dite « commando » avec dissection cervicale. Autrement dit, suite à un cancer de la langue, on lui a retiré la langue et le plancher bucal, ainsi que les ganglions cervicaux. Au cours de la même opération, on a prélevé des muscles et de la peau de son avant-bras gauche pour reformer une sorte de plancher buccal, ce qu’on appelle un lambeau, une greffe qui doit être surveillée de près afin qu’elle ne meure pas. Cette greffe devrait permettre à la patiente éventuellement, après rééducation, de récupérer un peu d’élocution et de déglutition.

Le document suivant, fourni aux patients devant subir l’intervention, leur explique de manière générale les buts et les conséquences de la dissection cervicale.

La patiente a une trachéotomie, dont il faut assurer les soins (instillations et nettoyage de la canule toutes les 2 heures dans les premiers 24 heures, toutes les 4 heures ensuite), un tube naso-gastrique par lequel elle reçoit un gavage, un soluté d’insuline iv car elle est diabétique, un lambeau (la greffe) dans la bouche qu’il faut surveiller toutes les heures, un pansement au bras à refaire tous les jours au « site donneur » c’est à dire à l’endroit où l’on a prélevé le lambeau, et une plaie chirurgicale allant de l’oreille gauche à l’oreille droite en passant par le devant du cou, agrafée, qui doit être nettoyée et désinfectée tous les jours. Comme elle ne parle ni français, ni anglais, c’est encore plus angoissant pour elle, car non seulement elle ne peut pas parler,  mais elle ne peut pas non plus nous écrire puisque personne ne lit sa langue.

J’ai beaucoup appris avec cette patiente. Non seulement au niveau des nouvelles techniques que j’ai pu pratiquer, mais aussi et surtout au niveau de la communication qui doit toujours être là même lorsqu’une barrière de langue complexifie les rapports. Il est très difficile pour un patient de ne pas être en mesure d’exprimer son inconfort, sa douleur, ses interrogations et ses craintes. Il faut absolument travailler dans ce cas à développer des méthodes qui permettent une communication efficace entre le patient et le soignant, de façon à assurer une supervision clinique et un soulagement de la douleur adéquats. Malheureusement, même si l’on parvient à comprendre les informations de base (j’ai mal à tel endroit, j’ai chaud, j’ai froid …), on reste démuni quand la patiente nous pointe sur son carton de référence l’image représentant ses petits-enfants et se met à pleurer à chaudes larmes …

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One Response to “glossectomie et dissection cervicale”

  1. 1
    Geneviève:

    Dernière phrase : larmes instantanées.

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