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L’évaluation du risque suicidaire

Un des objectifs importants de l’entretien thérapeutique en santé mentale est l’évaluation du risque et de l’urgence suicidaire.  Le document qui suit est inséré dans le dossier du patient et un suivi plus ou moins serré de la situation est effectué dépendant des résultats obtenus. Il faut évidemment faire appel au jugement car, même lorsque le patient donne des réponses claires, il n’est pas toujours évident de classifier précisément le niveau de risque et un manque de reconnaissance de l’urgence  peut entraîner des conséquences fâcheuses, pour dire le moins.

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aspect sociologique des maladies nosocomiales

En cette fin de session, je termine une multitude de choses: des cours, des stages et des travaux de session. En fait, un travail de session car, contrairement à mes années universitaires, LE travail de session ne constitue plus le core de mon apprentissage.  Le cours de sociologie est un cours dans lequel je me sens bien. Je reconnais tout ce qui s’y passe, le langage qu’on y parle, les notions qu’on y aborde, le ton, les objectifs, le projet éducatif qui le sous-tend. J’aime la ferveur du prof qui me rappelle que, peu importe le métier que j’exercerai, mon coeur appartiendra toujours aux sciences humaines.

Je partage avec vous (chanceux!! hahaha!!) mon travail de session, remis il y a déjà 2 semaines. Le temps file.

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La clé 56

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La clé 56. LA clé qui ouvre toutes les portes, même celles des toilettes, LA clé qui distingue les soignants des patients dans un environnement où tous sont vêtus « en civil ».  Depuis 2 semaines, je traîne cette clé et j’angoisse à l’idée de la perdre, je la surveille pour ne pas me la faire voler, subtiliser, arracher même,  je la sors 1000 fois par jour de stage pour entrer et sortir de l’unité, entrer et sortir du poste, circuler …

Cette clé n’est pas le seul élément dérangeant de mon stage en santé mentale à Louis-H. Lafontaine.   L’ambiance est complètement différente d’un autre hôpital: les couloirs sont déserts, absolument rien ne traîne, tout est organisé en fonction du danger que peut représenter le moindre objet pour un patient suicidaire. Cela donne un endroit d’allure vraiment propre (!) mais aussi une atmosphère étrange, comme si nous marchions tous sur des œufs en permanence. Le stage se passe assez bien, j’ai réussi à avoir plusieurs entretiens formels avec mes patients, j’arrive à remettre mes (très nombreux) travaux à temps, et je me sens à l’aise avec le personnel soignant de l’unité.

Il faut toutefois avouer que nous sommes souvent confrontés à nos valeurs, nos convictions, nos peurs aussi, davantage, en ce qui me concerne, que lors de mes stages précédents. Les contentions, l’isolement, l’autorité, l’interdiction de sortir de l’unité, l’utilisation de l’ECT (électroconvulsivothérapie), ce sont tous des éléments qui forcent la réflexion. Mais surtout, la souffrance et la détresse des patients atteints, souvent gravement, de maladies mentales, la dépossession de leur autonomie et ultimement de leur vie, les deuils qu’ils doivent faire, ce sont des aspects extrêmement envahissants qui continuent de nous habiter bien après le retour à la maison à la fin de la journée de stage. Et ce n’est pas notre petit journal de bord qui nous libérera de cette conviction que nous avons maintenant qu’il y a des douleurs qui ne peuvent pas être soulagée, des vies qui sont irrémédiablement gâchées et pour lesquelles nous ne pouvons rien.

des nouvelles du CHUM … encore!

On ne pourra pas dire que le CHUM ne s’occupe pas des étudiants qu’il embauche! En tout cas, AVANT de commencer à travailler, nous sommes l’objet de beaucoup d’attention!

J’ai reçu cette semaine 2 lettres (dans la même enveloppe, paniquez pas avec vos impôts!!) ayant pour objet: 1. votre embauche à titre d’externe en soins infirmier et 2. votre intégration théorique au CHUM. Était aussi joint à l’envoi un magnifique (?) carton d’invitation à la journée d’accueil du lundi 31 mai. Pour être plus précise, il s’agit d’une invitation à vivre le jour 1 de (ma) nouvelle vie professionnelle. ououououououou!!

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un stage à Louis-Hippolyte Lafontaine

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Lundi dernier nous avons eu la rencontre pré-stage pour préparer notre expérience de 13 jours, répartis sur 5 semaines, à l’hôpital Louis-H. Lafontaine. La prof nous a donné les informations quant aux dates de remise des travaux, aux horaires … 40 minutes de lunch seulement sur une journée de 8h30, parfois 9 heures … en tout cas! Nous serons aux ailes 406 et 408 du pavillon Cloutier. Vous pouvez avoir un aperçu du travail qui est fait dans ces secteurs en visionnant sur clé 56 les 6 courts documentaires réalisés par Alexandre Hamel précisément dans l’aile 406. La dite-clé56 que l’on voit au tout début de chaque segment déverrouiller l’accès aux départements nous sera prêtée pour la durée du stage en échange d’un dépôt de 10$.

La prof nous a demandé si nous avions des craintes, des appréhensions liées au milieu ou à d’autres aspects du stage. Certaines d’entre nous ont vécu des expériences difficiles en matière de santé mentale, que ce soit dans leur milieu de travail ou dans leur vie personnelle, elles ont partagé cela avec nous. Personnellement, je préfère toujours demeurer dans le très vague au niveau de ce genre de témoignage et révéler le moins possible sur moi-même au professeur qui va m’évaluer et décider au bout du compte de ma réussite ou non en stage. Je n’ai jamais vu qu’il soit avantageux de dire ce que l’on pense vraiment en milieu de travail.

Comme prévu, nous sommes surchargés de travail. J’ai déjà terminé les travaux pré-stage qui doivent être remis la première semaine. Toutefois, les autres travaux doivent être faits au fur et à mesure, car ils sont en lien avec notre expérience quotidienne, par exemple un journal d’apprentissage et un journal de réflexion doivent être complétés tous les soirs et remis le lendemain …

La prof nous a aussi donné une pile de documents fournis par l’hôpital, que je partage ici avec vous. Nous avons aussi reçu un code d’éthique, un code vestimentaire (car nous ne porterons pas l’uniforme), et un petit dépliant faisant la promotion des opportunités de bénévolat à Louis-H. … si je ne me trompe pas, nous faisons déjà du bénévolat??? ah non, c’est vrai, nous payons pour aller travailler, ce n’est pas la définition du bénévolat!

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La musique pour étudier ne change pas tant que ça au gré des saisons, finalement. Je regarde le billet  écrit en décembre 2008 à ce sujet et je me rends compte que j’écoute encore tous ces disques régulièrement. Évidemment, il y eu des ajouts, souvent les nouveaux disques de ces mêmes artistes. Voici quelques échantillons de ce qui joue chez moi à tue-tête ces temps-ci, quand j’étudie, je lis ou je fais des devoirs.

le dernier et superbe disque de Patrick Watson, wooden arms, avec la toune titre sur laquelle chante Lhasa

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le dernier disque de Mara Tremblay tu  m’intimides, avec le texte touchant de hydrocarbone écrit par Olivier Langevin

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le charmant homme autonome de Damien Robitaille, avec des textes fins et un sourire en coin qui font du bien

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Bien sûr, le dernier disque de Fred Fortin, Plastrer la lune

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le dernier disque de Lhasa, qui est malheureusement vraiment son dernier, puisqu’elle est décédée en début d’année. Les textes et les musiques de cet album, écrit et réalisé pendant sa maladie, sont bouleversants.

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Comme toujours, Susie Arioli, night lights, et j’attends toujours l’album de Jordan …!

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le dernier disque des Trois Accords, dans mon corps, qui est vraiment leur meilleur à ce jour, à mon sens

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le superbe tam tam de Sylvie Paquette, sur lequel j’ai piqué la chanson difficile pour un montage d’amour:)

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n’importe quel album de Jérôme Minière!

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et une (parmi une grande quantité d’autres) vieille affaire que j’écoute encore souvent, Stéphane Grappelli et Michel Petrucciani, Flamingo.

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à la découverte de mes intérêts …

photo tirée du site http://www.bpa.ca/

photo tirée du site http://www.bpa.ca/

Le stage en perte d’autonomie s’est terminé aujourd’hui avec une présentation orale de la démarche de soins effectuées auprès de l’un de nos patients. En fait, le stage sera définitivement complété avec l’évaluation et la note, le 29 mars, mais bon, je suis assez confiante d’obtenir la note de passage, il n’est donc pas trop tôt pour faire un bilan. Et bien, j’ai adoré ce stage! J’ai absolument tout aimé mis à part le fait qu’il soit trop court: seulement 7 jours, dont une journée d’orientation, ce qui laisse seulement 6 jours réels de stage. J’ai aimé le personnel de l’unité où nous étions, au 10e étage de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont: des gens passionnés par leur travail, intéressés par le type de clientèle et très motivés. J’ai aimé la clientèle de ce département de gériatrie active, je me suis découvert un réel intérêt pour ce travail et je vais songer sérieusement à orienter mes recherches d’emploi dans cette direction à la fin de mes études. Ce que  mes collègues aiment habituellement moins du travail dans ce genre d’unité c’est qu’on y a moins la chance de pratiquer des techniques. Effectivement, il s’agit généralement de distribuer la médication et d’effectuer quelques soins de plaies. Toutefois, cela laisse plus de temps pour l’aspect du travail infirmier qui revêt à mes yeux le plus d’intérêt et de sens, soit l’évaluation du patient et l’élaboration de son plan de soins. Il s’agit de tout mettre en oeuvre pour aider la personne à préserver ou retrouver suffisamment d’autonomie afin de lui permettre de repartir chez elle et si ce n’est pas possible, faire le tour des solutions qui s’offrent en s’assurant de répondre à ses besoins et à ses désirs à la fois. À l’exposé oral, j’ai présenté le cas de ma patiente de la première semaine de stage, qui illustrait assez bien le genre de situation auquel on fait souvent face en gériatrie. Elle ne présentait plus de pathologie nécessitant une hospitalisation mais une insuffisance rénale de stade terminal laissait présager une fin de vie assez proche. L’équipe des infirmiers, les médecins et la patiente elle-même avaient décidé d’orienter les interventions vers les soins de confort, et elle attendait un placement dans un hébergement quelconque car « on » avait établi qu’elle ne pouvait plus retourner chez elle. L’appartement qu’elle avait quitté en catastrophe un soir pour aller à l’hôpital, elle ne le reverra plus jamais, ni toutes ses choses lui appartenant qui seront vendues par ses proches. Son bail sera cédé et elle se retrouvera dans une petite chambre quelque part ailleurs à Montréal. La prof de stage nous a fait remarquer que les intervenants en centre hospitaliers sont parfois bien prompts à diriger les patients vers les hébergements tels que les chsld ou les unités de soins prolongés au sein même des hôpitaux. Quand le patient manifeste une envie pressante de mourir à la maison, quand la problématique principale de l’état du patient tourne autour de son état psychologique plutôt que physique, quand il est déprimé, désespéré même, de constater qu’il va perdre tous ses biens et qu’il va mourir dans un environnement étranger, le personnel devrait consacrer l’essentiel de ses efforts à solliciter et coordonner toutes les ressources possibles afin d’élaborer un plan d’action qui tienne vraiment compte non seulement des besoins mais aussi et peut-être surtout, des désirs du patient âgé. Ainsi, infantiliser la personne âgée ce n’est pas seulement lui donner un bec sur  le front quand on la connaît à peine ou lui dire: « oooh vous avez fait un gros pipi!? »; c’est aussi, plus insidieux peut-être, le fait de penser qu’elle n’est plus en mesure de prendre ses propres décisions et que nous savons tous mieux ce qui est la bonne chose à faire pour elle. C’est ne plus tenir compte de ce qu’elle ressent, ne plus écouter ce qu’elle dit ou l’ignorer, un peu par mépris, un peu par abus de pouvoir, un peu par paresse, et beaucoup, beaucoup, par ignorance.  J’ai découvert pendant ce stage que le travail d’infirmière en gériatrie va plus loin que la seule administration des médicaments et des soins. Il s’agit de mettre en place tous les éléments pour que l’individu retrouve une dignité et une autonomie qui lui permettent de prendre ses propres décisions, de manière libre et éclairée. Pour cela, il faut connaître les ressources et les possibilités, être ouvert d’esprit, et ne pas avoir peur de donner son opinion aux autres intervenants: médecins, travailleurs sociaux, psychologues, ergothérapeutes, physiothérapeutes … il faut avoir confiance en la relation qu’on a bâtie avec le patient et au nom de cette relation, tout faire en notre pouvoir pour promouvoir son bien-être global. C’est tout un défi, mais je pense que c’est un travail qui pourrait me plaire.

dépliant que j'ai conçu et remis à mes collègues lors de ma présentation orale

dépliant que j'ai conçu et remis à mes collègues lors de ma présentation orale

dépliant que j'ai conçu et distribué à mes collègues lors de ma présentation orale

dépliant que j'ai conçu et distribué à mes collègues lors de ma présentation orale

une autre portion de ma présentation, consistant à représenter les différents aspects reliés au diagnostic d'admission de la patiente

une autre portion de ma présentation, consistant à représenter les différents aspects reliés au diagnostic d'admission de la patiente

le verso de la page précédente, démontrant cette fois-ci les liens entre les pathologies chroniques ou pré-existantes et les médications

le verso de la page précédente, démontrant cette fois-ci les liens entre les pathologies chroniques ou pré-existantes et les médications

comment la culpabilisation des femmes fait marcher le système de santé (ou comment détourner l’attention des vrais problématiques en accusant les infirmières d’agences)

On entend de plus en plus souvent parler dans les médias des agences privées qui emploient des infirmières. Celles-ci se retrouvent à travailler en centres hospitaliers, entre autres, embauchées pour pallier au manque criant d’effectifs. Nous avons abordé le sujet ce matin pendant le cours de sociologie.

La manière dont est traité ce sujet la plupart du temps m’hérisse le poil. Encore une fois on attend des femmes qu’elles se sacrifient et se mettent au service des autres naturellement, sans en attendre de gratification, sans espérer améliorer leurs conditions, et surtout sans se plaindre. La réalité est que si le métier d’infirmières n’en n’était pas un de femme traditionnellement, les conditions ne seraient pas les mêmes et on ne leur demanderait pas sans gêne, comme on le fait actuellement, de renoncer à leurs ambitions d’améliorer leur sort. Ainsi, on essaie de culpabiliser les infirmières qui osent aller travailler dans les agences, cherchant de meilleures conditions et de meilleurs salaires. On considère comme une trahison le fait que ces femmes refusent de travailler aux conditions offertes par l’employeur habituel qui est l’État. Ce dernier reconnaît que la situation dans laquelle se trouvent les infirmières du secteur public est problématique, mais cela ne change rien au fait que ses représentants jugent et affirment publiquement que les infirmières devraient tout de même acquiescer à toutes les demandes et accepter n’importe quelles conditions sous prétexte du bien commun.

C’est un abus de pouvoir où les infirmières sont prises en otages et seront perdantes de toutes les façons. Celles qui quittent le secteur public deviennent des genre de parias victime du mépris facile de ceux qui n’occupent pas cet emploi et des autres qui n’ont pas le courage de ce choix. Celles qui demeurent dans le secteur public se voient auréolées d’une mention d’héroisme quand elles travaillent 18 heures en ligne (ce qui devrait nous effrayer plutôt que de susciter l’admiration) mais nonobstant leur statut de saintes n’en tombent pas pas moins malades et voient leur vie en dehors du travail réduite quasiment à néant. Quand je vois le syndicat se battre pour empêcher le recours aux infirmières d’agence, je ne peux m’empêcher de douter des intentions … aurait-on peur de perdre de plus en plus de cotisations…? Car enfin on ne peut pas dire que les infirmières aient obtenu grand-chose de leur syndicat depuis des lustres … rien pantoute serait même plus proche de la réalité. Que plusieurs d’entre elles ne croient plus tellement à cette organisation ne me surprend pas vraiment.

Je crois énormément en l’accès universel aux soins de santé. Je suis convaincue du bien fondé des valeurs dont nous avons décidé de faire la promotion quand nous avons adopté un système où tous sont en mesure de recevoir les soins dont ils ont besoin sans égard à leurs revenus ou à leur classe sociale. Mais je ne suis pas d’accord pour que les femmes soient tenues de se sacrifier pour le maintien de ce système. Je ne vois pas de quel droit on leur réclame ce sacrifice. Et ce qui m’attriste le plus, c’est que la plupart d’entre elles sont fières du sacrifice qu’elles font et considèrent encore leur métier comme une « vocation », notion qui renvoie derechef à l’idée fausse (mais oh combien commode) d’une propension naturelle des femmes à aider et se dévouer.

Le métier d’infirmière n’a rien à avoir avec le fait de mettre un plaster sur le genou écorché d’un enfant. Il s’agit d’une pratique professionnelle, régie par un Ordre, de plus en plus exigeante, comportant de plus en plus de responsabilités importantes et pour laquelle la seule abnégation n’est pas du tout suffisante. Lorsque le métier cessera d’être considéré comme une extension de la nature féminine et donc comme un sacrifice normal de la part des femmes, les infirmières réussiront peut-être à obtenir des conditions de travail adéquates et compensant les difficultés qui seront toujours celles de ce métier. En attendant, personne n’est en droit de critiquer celles qui décident de ne pas se sacrifier. Le recours au personnel des agences est un symptôme, pas une cause des problèmes auxquels font face les infirmières en centre hospitalier. Il ne faudrait pas confondre bourreaux et victimes ici.

stage en gériatrie active à Maisonneuve-Rosemont

Nous sommes déjà presqu’à la moitié du stage en perte d’autonomie. Je suis à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR pour les intimes), au 10e CD, soit le dixième étage, les ailes C et D, en gériatrie active. Théoriquement, les patients devraient être des personnes âgées qui ont été admises pour une raison précise, une fracture, une anémie, un problème cardiaque ou rénal, et lorsque le problème est réglé et la situation stabilisée, hop! ils retournent chez eux, comme vous et moi lorsque nous sommes hospitalisés. Il ne s’agit pas d’un département de soins longue durée. Toutefois, la situation n’est pas si claire. Il arrive en effet fréquemment que, suite à l’événement qui a entraîné l’admission, d’autres « découvertes » soient faites au sujet de l’état de santé de ces personnes: légère démence, début d’Alzheimer, autres problèmes de santé qui s’additionnent (cardiaques, rénaux, articulaires, sanguins …) à ceux qui étaient déjà connus et traités, non-observance de la médication … Ce sont des mauvaises nouvelles qui mettent alors en péril le retour de la personne à son lieu d’hébergement antérieur, son appartement ou la maison pour personnes autonomes. À partir de là, on ne peut pas savoir à quel moment le patient sera en mesure de quitter l’unité puisqu’il attend une place à l’unité des soins prolongés ou dans une résidence ou un chsld, ce qui peut prendre un temps … indéterminé.

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Il n’y a pas tant de techniques à faire pendant ce stage et notre travail consiste surtout à évaluer le niveau d’autonomie du patient à travers l’examen physique et les différents tests (horloge, Folstein) et échelles (système de mesure de l’autonomie fonctionnelle: SMAF). Nous avons quand même pas mal de travail en dehors de l’unité car il faut, comme d’habitude, préparer des fiches-médicaments pour notre patient, et les patients âgés ingurgitent une quantité impressionnante de médicaments. Ainsi, la veille de ma première journée de stage, j’ai dû préparer les informations pour 27 médicaments! Il faut compter environ 3 heures pour abattre ce travail en plus de la préparation du diagnostic et des antécédents qu’on doit connaître avant le contact avec le patient.  Ce travail est à refaire toutes les fois que l’on change de patient, donc ce soir ce sera la même histoire, et probablement mercredi soir aussi … Par ailleurs, il y avait aussi une démarche de soins à remettre au professeur au terme de la première semaine de stage. Cela consiste en une collecte de données qui vise à connaître les données de dépendance du client, c’est à dire les éléments pour lesquels il n’est pas « indépendant », ou en gros, ce qui cloche. Puis, analyser la collecte de données ce qui nous permet, au terme du travail, d’énoncer un diagnostic infirmier et un « relié à », par exemple: « perte d’espoir reliée à la perte d’autonomie », ou « constipation reliée à la baisse de la mobilité ».

test de l'horloge

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Test de Folstein, aussi appelé "mini-mental", qui sert à dépister les détériorations intellectuelles de manière précoce, par exemple dans les premiers stades de la maladie d'Alzheimer

Test de Folstein, aussi appelé "mini-mental", qui sert à dépister les détériorations intellectuelles de manière précoce, par exemple dans les premiers stades de la maladie d'Alzheimer

exemple d'un système de mesure de l'autonomie fonctionnelle (SMAF)

exemple d'un système de mesure de l'autonomie fonctionnelle (SMAF)

Pour moi, c’est un stage très intéressant et pas trop stressant quoique cela risque d’être un peu plus compliqué cette semaine, avec l’éclosion de gastro sur mon unité et la nouvelle sortie ce matin selon laquelle il y a des cas déclarés de C-Difficile à Maisonneuve … Cela signifie que nos patients seront probablement en isolement, il faudra alors porter jaquette, masque et gants ce qui ne facilite pas les soins.  Mais je peux dire que j’aime le contact avec les personnes âgées et je trouve que cela donne à réfléchir sur le genre de vieillesse que l’on souhaiterait pour soi (et qui n’a évidemment rien à voir avec cet environnement …).

perte d’autonomie, perte de tout?

Déjà quatre semaines de clanchées dans la session. Déjà deux examens de soins et un lab de bio, et déjà une bonne idée des notions à acquérir tout au long de la session. En fait, les cours théoriques de perte d’autonomie sont terminés, nous avons eu l’examen qu’il nous fallait réussir pour pouvoir poursuivre la session. Les résultats ne sont pas encore sortis mais bon, je suis confiante. Comme mon groupe part en stage le 23 février avec une clientèle en perte d’autonomie, nous avons aussi eu tous les labos techniques: soins vésicaux, soins gastriques, pansements et ponction veineuse. Bien sur les prises de sang c’est la grosse affaire parce que, dans la vraie vie, on sait qu’on ne sera peut-être pas en mesure de réussir les premières que nous tenterons aussi bien qu’on le voudrait. Mais personnellement je trouve bien plus invasif le procédé d’insertion d’une sonde urinaire ou d’un tube naso-gastrique et conséquemment ces techniques me stressent un peu plus, mais je ne sais pas dans quelle mesure nous aurons l’occasion de les mettre en pratique.

J’ai trouvé assez intéressants les cours en « perte d’autonomie », particulièrement au sujet des démences, surtout l’alzheimer.  C’est un sujet qui me touche beaucoup, car  bien que je n’aie aucune personne âgée dans mon entourage, j’éprouve  beaucoup de compassion et de compréhension à leur égard. Je suis aussi très intéressée par le fait qu’il semble y avoir encore beaucoup de travail à faire pour que les soins et les services offerts aux personnes âgées soient adaptés à leurs besoins; c’est pour moi un facteur de motivation et d’intérêt pour ce domaine. Beaucoup de problématiques importantes n’ont pu être qu’effleurées pendant les cours, malheureusement, mais cela a éveillé ma curiosité.

Nous avons visionné plusieurs reportages au sujet de la maladie d’Alzheimer ainsi que de la difficulté de garder les proches malades à la maison. Ce sont des sujets qui me font beaucoup réfléchir car c’est le sort qui attend une grande majorité de nous, la maladie, la dégénérescence et la mort dans un environnement que nous n’aimons pas, pauvre et seul.

Justement, la semaine dernière, l’excellent émission « une pilule, une petite granule » présentait un reportage très touchant sur la mort à domicile.

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