la route ouverte

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mon cheminement en soins infirmiers

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quand il faut lire à voix haute pour comprendre le « contenu »

J’essaie d’utiliser mes matinées pour avancer mon étude. Je travaille ce matin sur le cours « lésions médullaires ». En parcourant le document powerpoint qu’on nous a envoyé par courriel, il me faut 3 lectures pour comprendre le sens de la diapositive que je vous recopie ici: il s’agit de celle de droite. Notez que vous n’avez pas la berlue, il y a bel et bien 2 erreurs dans la même phrase, dont une vraiment assez spectaculaire … quand je pense que c’est le même professeur qui va me noter, y’a de quoi angoisser quand même …

petit choc à l’urgence

En journée d’orientation pour le stage à l’urgence de Maisonneuve-Rosemont hier après-midi, nous avons d’abord passé quelques heures dans un local à lire notre cahier de stage et à réviser certaines notions. Puis, après le souper, nous sommes allées visiter les lieux. L’urgence de HMR est divisée en trois « sections »: l’annexe, les chocs et le triage. Quand les patients arrivent, ils passent par le triage, où l’infirmière leur appose un code de priorité qui orientera les soins qui leur seront prodigués par la suite. Lorsqu’un patient ne peut pas être retourné chez lui et après qu’il ait été stabilisé, il est installé à l’annexe, où il attend soit son congé, soit qu’une place se libère sur un département.

Tout est beaucoup trop propre et rangé sur cette photo ... photo de Martin Tremblay, LaPresse.

Nous avons tous vu à la télévision ces images de civières alignées près des murs dans les corridors, sur lesquelles sont assis des patients hirsutes à l’air résigné, avec leur jaquette tachée et leurs pantoufles de papier bleu trop grandes qui leur pendent au bout des pieds. Ces images sont tout à l’opposé de celles qui sont véhiculées par les séries américaines se déroulant dans des salles d’urgence propres, claires, ordonnées et dotées des plus récents équipements, et nous ressentons immédiatement de l’empathie pour les patients qui moisissent dans ces corridors et surtout un grand soulagement de ne pas y être nous-mêmes. Or, avons-nous jamais eu une pensée pour ceux qui doivent y travailler?

Hier soir, en visitant les … heu … « installations » de l’urgence de Maisonneuve-Rosemont, je me suis demandée comment on pouvait demander à des professionnels d’exercer leur travail avec diligence et précision dans ce genre de conditions. On dirait un camp monté à la hâte, on a l’impression que le département est en plein déménagement, ou en rénovation, tout est empilé, à la traîne, entassé. Forcément, puisqu’il n’y a pas de place pour les patients, il n’y a pas de place non plus pour le personnel qui se bouscule et se pile sur les pieds en préparant la médication. Les patients en « isolement » (ERV ou SARM) sont regroupés dans une pièce qui n’est pas fermé. Les infirmières se promènent dans le corridor avec les injections et les solutés, des visiteurs déambulent sans qu’on sache exactement qui ils sont, des patients sont installés dans la salle des urgences psychiatriques faute de place ailleurs. Tout cela nous a donné l’impression d’un chaos total.

Mais bon, il s’agit seulement d’une première impression!  J’ai perdu tous mes repères, rien n’est organisé comme sur les « étages » où nous avons l’habitude d’être en stage. Je suis donc un peu inquiète du temps qu’il me faudra pour me réorganiser, mais je suppose que ce sera la même situation pour nous toutes, ce qui ne me rassure pas vraiment mais me réconforte un peu!

Mercredi,  nous aurons 1 seul patient pour commencer. Ce sera suffisant puisque la prof est la seule personne autorisée à déverrouiller le tiroir à médicaments, ce qui ne va pas nous simplifier la tâche.   Je suis quand même curieuse de voir comment le travail se déroule car j’ai déjà rencontré des infirmiers hier soir qui adorent travailler à l’urgence: ils disent aimer la variété et l’imprévisibilité, l’action,  l’équipe en place, et ne voudraient pas travailler dans un autre département. Tout comme ceux qui témoignent dans ce petit video de promotion:

panique de dernière minute!

Avant que ne  débute le stage de la dernière session du programme, nous avons eu, étalés sur une semaine, ce qu’on appelle des « pré-stages »: des rencontres avec notre professeur de stage pour réviser certaines techniques qui seront particulièrement utiles pour le milieu où nous allons. En ce qui concerne notre groupe, ces révisions étaient en lien avec le stage que nous ferons au 8AB, soit à l’unité de chirurgie abdominale. Nous n’avons pas eu de rencontre au sujet de notre stage à l’urgence, il semble que nous verrons la théorie lors de la première journée … !?!

Ces laboratoires de révision se déroulent souvent dans une atmosphère de « demi-panique », en ce qui me concerne à tout le moins. Le prof mentionne toujours quelques notions dont je n’ai jamais entendu parler, démontre une technique qui n’est pas celle qui m’avait été enseignée, pose des questions pour lesquelles personne ne semble avoir la réponse … à quelques semaines de la fin du programme, c’est pour le moins angoissant!  Comme d’habitude avant de partir en stage, je me sens passablement incompétente, mais cette fois-ci il reste bien peu de temps pour remédier à mes lacunes!

Plusieurs fois pendant le pré-stage la professeur nous a dit:  vous devriez absolument maîtriser ces notions, rendues en  3e année! Mais bon, comment lui expliquer que nous ne sommes pas complètement maîtres de notre apprentissage et que souvent, ce que nous ne savons pas, ne nous a tout simplement pas été enseigné!!

J’ai pris la résolution (difficile … ) d’aller pratiquer tous les lundis et surtout tous les vendredis (quand je n’ai pas de cours …) pour au moins pouvoir dire que j’ai fait tout ce que je pouvais pour m’améliorer. Je fais mes préparations, je pratique, le reste n’est plus entre mes mains. Je déteste ça!

extrait de mon cahier préparatoire au stage d'urgence: code de triage

extrait du cahier préparatoire au stage d'urgence, évaluation initiale du patient

stages de soir pour terminer

À partir du moment où j’ai en main l’horaire des stages, la session est définitivement entamée.

En cette dernière session, les stages commencent pour moi dès la 2e semaine, donc demain, le 1er février.  Je passerai 3 semaines à l’urgence, 4 semaines en chirurgie abdominale puis 3 semaines en oncologie/greffe de moelle osseuse, avec un horaire de soir, soit de 15h45 à 0h00, toujours à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Pour les filles qui ont des cours le vendredi matin à 8h, nous ferons plutôt 13h-20h le jeudi, mais cet arrangement n’est pas possible à l’urgence, les filles devront donc se contenter de quelques heures de mauvais sommeil avant de retourner en cours pour les 3 premières semaines. Comment se fait-il qu’un établissement d’enseignement permette ce genre d’invraisemblance, fouille- moi!!  Après on viendra nous dire que les cégepiens travailent trop d’heures à temps partiel mais personne à la direction des études n’est en mesure de mettre son pied à terre pour dire aux responsables des soins que des stages jusqu’à minuit et demi, en semaine, ce n’est pas acceptable.

En ce qui me concerne, les stages de soir ne me dérangent pas puisqu’ils m’épargnent d’avoir à me lever à l’heure des poules ce qui réduit quand même un peu mon stress. Je pourrai prendre une douche et préparer mes choses (lunch, uniforme … ) tranquillement en avant-midi, c’est un peu mieux.  Toutefois, les horaires de soir sont des horaires de célibataires: on ne croise même pas son conjoint s’il a un horaire de jour. Il dort quand on arrive, il quitte alors qu’on dort, on quitte avant son retour. Martin et moi auront quand même la chance de diner ensemble puisqu’il dine à la maison mais disons que ce seront 15 semaines moins intéressantes à ce niveau. C’est moins pire pour celui qui est occupé (moi, en l’occurrence), c’est plus ennuyeux pour celui qui est seul à la maison.

roulement des stages pour les groupes de ma classe

Dernière session … ?!?

Cela pourrait être l’aboutissement tant espéré de trois années de dur labeur. À quelques jours de la reprise des cours et d’entamer la dernière session de mon dec en soins infirmiers,  je pourrais être en train de me dire: enfin!

Mais bien sûr, il n’est pas question du tout de se réjouir pour le moment!   La dernière session doit être réussie avant toute forme d’exultation, même temporaire. De nombreuses embûches restent à être surmontées, certaines déjà identifiées (examen final du programme, examen final de calcul, stage final), d’autres qui surviendront inopinément.

J’entreprends cette session que j’espère finale (!) avec beaucoup d’appréhension et de stress. Même si l’obligation de réussite a été présente tout au long du programme, elle se fait sentir avec plus d’acuité maintenant qu’il ne reste que 15 semaines avant l’obtention du diplôme.  Par ailleurs, la fin du programme collégiale signifie aussi le début d’autres préoccupation: le travail de cepi débutant dès la fin des cours, une possible rentrée universitaire (la décision reste à prendre …) et surtout, la tentative de réussite de l’examen de l’ordre en septembre (et en mars, si la première tentative est échouée).  Voilà pourquoi le party n’aura pas lieu en mai pour moi,  car de trop nombreuses étapes restent à être franchies avant que le but ne soit définitivement atteint.

C’est donc une année fort chargée qui m’attend. J’essaie d’envisager une seule étape  à la fois, celle sur laquelle je peux agir dès maintenant. J’ai remarqué, depuis le début de cette aventure, que le fait de passer à l’action m’aide à combattre le stress et la nervosité. Ainsi, l’étude diminue mon stress pré-examen; voilà pourquoi je débute tôt mon étude, plutôt que de me tordre les mains en m’inquiétant de l’examen à venir. Pour la session qui débute, j’ai décidé d’entamer une petite révision de 2 jours, afin de me remettre dans le bain au niveau des techniques et de la médication notamment. Le travail occupe ma pensée et m’aide à chasser de mon esprit le sentiment d’incompétence qui m’habite, amplifié par le fait que mes camarades ont travaillé comme externes dans le temps des fêtes, améliorant leurs techniques et leur organisation ce qui leur donne forcément une longueur d’avance sur moi. On a beau dire ce qu’on voudra, l’évaluation des stages est hautement subjective et les professeurs ne peuvent faire autrement que de nous comparer aux autres étudiantes.

Je me réjouis quand même du fait que nous ayons conservé le même groupe de stage: les filles sont bonnes, c’est un défi supplémentaire pour moi, mais nous pouvons compter l’une sur l’autre, elles sont une source fiable d’informations et d’entraide, et je pense que nous nous entendons bien, ce qui est quand même un atout quand on pense que nous allons passer 27 heures par semaine ensemble en stage pendant 10 semaines (sans compter les heures de cours).

L’horaire est le même qu’à la session passée, soit 31 heures de soins réparties en 4 heures le lundi matin, et 9 heures les mardi, mercredi et jeudi (soit en stage pour 10 semaines, soit en cours théoriques pour 4 semaines). Les vendredis de congé vont me permettre de diminuer ma charge d’étude pour la fin de semaine, enfin espérons-le. Nous pensons que nous serons en stage à Maisonneuve car nous étions au chum à la dernière session, nous pensons aussi que nous serons de soir car une de nos camarades qui avait demandé un horaire  de jour, car elle a des enfants, a changé de groupe … Je ne détesterais pas être de soir (15h-0h), même si cela me priverait de mon chum 3 jours par semaine: le fait de n’avoir pas à me lever à 5h30 pour aller en stage serait un grand réconfort pour moi qui ne suis malheureusement pas matinale du tout.

Plus que 4 jours avant le début du décompte final.

L'image de mes vacances que je vais tenter de garder en tête tout au long de la session ... !

fin de session

À quelques jours de la fin de l’avant-dernière session, je ne suis pourtant pas d’humeur à me réjouir. Les quinze dernières semaines se sont plutôt bien passé.  Le stage ne fut pas trop exigeant quoique ma note soit la moins bonne de tous mes stages. Toutefois, je pressens le pire pour la session à venir, la dernière de trois années chargées. Les mêmes éléments stressants qu’à chaque session: examen de calcul, cours théoriques bâclés, 90 heures de cours en 3 semaines, 10 semaines de stage en chirurgie et/ou en ambulatoire. S’ajoutera l’angoisse supplémentaire de l’examen final d’intégration qui doit être réussi pour l’obtention du dec. Cet examen est obligatoire maintenant dans tous les programmes collégiaux (ce qui n’était pas le cas dans mon temps!).  De plus, la fin du dec sonnera le début du travail, de la vraie vie. Nous entrerons comme cépi vers le mois de juin en attendant d’essayer de réussir l’examen de l’ordre en septembre 2011.

Jusqu’à la réussite de cet examen, rien ne sera encore joué. C’est très difficile de terminer un programme aussi exigeant en n’ayant pas le feeling d’avoir accompli quoique ce soit, car le pire nous paraît encore à venir! Il semble qu’à l’automne 2010 les étudiants de Maisonneuve (et d’autres endroits) n’aient pas très bien fait à l’examen de l’ordre, ce qui n’est rien pour nous rassurer disons! J’espère que mes 10 semaines intensives de stage à la prochaine session me permettront d’améliorer mes techniques et de développer mon jugement clinique. C’est pourquoi je tente d’envisager ces 10 semaines qui seront épuisantes d’une manière positive en les appréhendant comme une opportunité ultime de parfaire mes connaissances et de faire des apprentissages. Je vais foncer plutôt que d’attendre la fin avec résignation.

La session sera assez chargée car j’ai espoir de trouver du temps pour prendre un peu d’avance en matière de pédiatrie et de périnatalité, afin de ne pas être trop déstabilisée lors de mon entrée à Ste-Justine. C’est un gros programme, mais j’ai pris dernièrement conscience que la partie est loin d’être gagnée pour travailler comme infirmière. Il ne suffit pas d’être formée et disponible sur 3 quarts de travail, il faut aussi être monstrueusement préparée à toute éventualité, prête à répondre à n’importe quelle mise en situation, capable de synthétiser 3 années d’apprentissage pour fournir des réponses appropriées sur des dizaines de sujets très différents. Il faut bien plus que de la motivation et de la bonne volonté.

Je termine la 5e session complètement vidée. Au niveau des apprentissages théoriques, j’ai obtenu d’excellents résultats, mes meilleurs depuis le début, car les sujets des cours étaient vraiment passionnants. Par contre, en ce qui concerne le stage, j’ai obtenu mon pire résultat. Il faut dire que l’évaluation était beaucoup plus sévère que les précédentes, peut-être est-ce normal puisque nous terminons, peut-être aussi suis-je tombée sur un prof plus exigeant, car évidemment les attentes et les notes fluctuent énormément d’un prof à l’autre. Comme le stage vaut pour 45% de la note globale, je vais obtenir la moins bonne note finale de toute mon histoire estudiantine.  J’ai beaucoup de difficulté à me débarasser de l’inquiétude et de l’insécurité reliées à ce résultat. Je sais que les notes ne traduisent pas notre réelle valeur, surtout dans ce programme où l’incompétence est partout. Je le sais, mais je n’arrive pas à cesser d’y penser.

Je termine cette session dans le doute. Vais-je parvenir à réussir le stage de la dernière session, vais-je réussir l’examen d’intégration, et par dessus tout, aurai-je ce qu’il faut pour réussir l’examen de l’ordre? Je me pose ces questions tous les soirs en me couchant, je retourne dans ma tête toutes les situations où j’aurais pu faire mieux, en écos, en stage, je me demande si j’ai ce qu’il faut, je me compare à mes camarades. Je me demande comment font toutes les autres qui ne doutent de rien. Je songe à tout ce qui reste à faire, et même la perspective d’être en kayak au Mexique dans quelques jours ne parvient pas à me débarasser de la boule que j’ai dans le ventre.

mises en situation lors d’entrevues pour un poste de cépi

Pour orienter un peu les futures postulantes, voici quelques mises en situation auxquelles j’ai été confrontées lors de diverses entrevues (Maisonneuve, CHUM et Ste-Justine). Dans certains cas, j’ai aussi eu à compléter un test de calcul assez court, et dans tous les cas j’ai eu à fournir 2 références (des profs de stage), un relevé de notes, un certificat de naissance,  un carnet de vaccination (qui doit être en règle de toute façon pour effectuer les stages ….) et un bilan de santé (formulaire à cocher: prenez-vous de la drogue, combien de consommations d’alcool prenez-vous par semaine, avez-vous du psoriasis, avez-vous déjà perçu des montants de la csst et autres questions très à-propos).

Questions posées par la personne des ressources humaines:

1. peux-tu me résumer rapidement ton parcours académique et professionnel?
2. pourquoi veux-tu travailler à (insérer le nom de l’employeur) (ne pas répondre: parce que vous embauchez)
3. peux-tu me donner un exemple de situation où tu avais un point de vue différent de tes collègues/camarades de stage?
4. peux-tu me donner un exemple d’une situation où tu as eu à  négocier avec l’insatisfaction d’un patient?
5. disons que tu as un patient qui a une douleur à 8/10, un patient qui arrive des soins intensifs et un patient qui arrive de salle d’op, que fais tu en priorité? (cette question-ci est revenue partout, avec une version « tu travailles en triade » au CHUM, soit avec un préposé et une inf. auxiliaire)

Mises en situation clinique présentées par l’infirmière qui assiste à l’entrevue:

1. tu es en cardiologie, une patiente t’appelle et te dit qu’elle a une douleur rétrosternale qui irradie dans le bras gauche, que fais tu?
puis, si on a eu la bonne idée d’administrer de la nitro:
-quels sont les effets de la nitro, pourquoi l’administre-t-on?
-quels sont les effets secondaires de la nitro?
2. tu es en chirurgie (thoracique, orthopédique, orl, cela varie, et les enseignements doivent être spécifiques), tu reçois un patient qui arrive de salle d’op, quelles sont toutes les vérifications que tu fais à son arrivée?
3. Un patient est en attente de faire un don de greffe de moelle osseuse à son frère demain matin, alors on lui a donné un ativan pr le calmer le soir et lui permettre de dormir. En passant devant la chambre, tu vois le préposé qui entre avec les contentions, et le patient qui essaie de passer par dessus les ridelles qui sont levées et le préposé te dit qu’il va le contentionner! Que fais-tu et que dis-tu au préposé?
(cette question des ridelles est particulièrement à la mode car l’usage des contentions est très d’actualité)
4. Un patient présente les symptômes suivants: ( insérer une liste de symptômes!), que soupçonnes-tu et que fais-tu? Les plus populaires sont: l’embolie pulmonaire, le risque suicidaire ou la dépression, l’intoxication aux opiacés, l’arrêt cardio-respiratoire, l’oedème pulmonaire, la fièvre, l’hémorragie.
5. Tu dois installer un jelco à une enfant de 5 ans qui se débat et crie et ne te laisse pas faire, sa mère est présente dans la chambre, que fais-tu?
6. Quels sont les enseignements à faire aux parents dans le cas où un enfant obtient son congé (mais ça pourrait être un adulte) après avoir eu une fracture, relativement aux éléments de surveillance par rapport au plâtre?
7. Un bébé de 2 mois hospitalisé pour bronchiolite ne semble pas parvenir à boire correctement. Comment sais-tu qu’il ne boit pas bien? Quelles interventions peux-tu faire pour remédier à la situation? Quels sont les risques si la situation de s’améliore pas? Comment pourrait-on détecter la complication la plus probable?
8. Une nouvelle accouchée de 45 minutes t’appelle et dit qu’elle ne sent pas bien, que fais-tu?
9. Comment évalues-tu la douleur d’un enfant de quatre ans? Que fais-tu pour soulager sa douleur? Quelles sont les étapes d’administration de la médication? (évidemment, les étapes de l’administration de la médication sont presque toujours questionnées)
10. Quelle serait l’horaire typique d’une journée pour une infirmière? (drôle de question, elle est revenue 2 fois sur 3 entrevues)

entrevues pour les postes de cepi

Parce qu’elles ont choisi de ne pas faire l’externat, de changer d’employeur ou de ne pas travailler à temps partiel pendant l’année scolaire comme préposé ou comme adjointe administrative, les étudiantes en soins infirmiers de 3e année sont appelées à solliciter des entrevues dans le but d’obtenir un emploi de cepi (candidate à l’exercice de la profession infirmière) à la fin de leur technique, soit en mai 2011 en ce nous concerne, mes camarades et moi. À partir du moment où le DEC est complété, la finissante peut travailler avec le titre de cépi en attendant d’obtenir son permis d’exercer en tant qu’infirmière qui lui sera délivré suite à la réussite (espérée!) de l’examen de l’ordre, tenu deux fois par année, en septembre et en mars. Pourquoi l’examen n’est-il pas tenu plutôt en juin, ce qui nous éviterait de travailler à salaire réduit pendant 3 mois et demi?? Fouille-moi!

Pour qui se dit que les infirmières sont en demande partout et que l’arrivée de renfort doit certainement être accueilli avec joie et enthousiasme, la surprise peut être considérable au moment de passer des entrevues. En effet, il ne s’agit pas que de remplir une formalité, loin s’en faut. Mes trois entrevues passées à ce jour m’ont convaincue que dans certains milieux, on n’est pas si intéressé à embaucher des finissantes finalement. (J’apprends à l’instant qu’à l’hôpital de Rivière-du-loup on a décidé de ne pas embaucher de cépi pour cette année).

Je ne discute pas le fait que les cépi embauchées doivent faire preuve de jugement et de conscience professionnelle. Toutefois, comme ces entrevues sont sollicitées très tôt (le processus d’embauche se termine à cette date-ci dans plusieurs établissements), il reste encore 8 mois d’étude aux postulantes ce qui devrait être pris en compte par les employeurs. Par ailleurs, il me semble qu’une finissante même imparfaitement formée est quand même mieux que pas d’employée du tout, d’autant plus qu’une formation assez exhaustive (3 semaines à Maisonneuve) est dispensée par l’employeur, ce qui fait qu’au bout du compte les nouvelles embauches pourront alors être évaluées plus avant, sur l’ensemble de leurs acquis.  Pour dire le moins, disons que je suis passablement étonnée de voir à quel point certains établissements font la fine bouche.

La plupart des centres hospitaliers offrent la possiblité de postuler en ligne via leur site internet ...

.... et ils vous rappellent habituellement le jour suivant pour vous convoquer en entrevue!

contradiction quand tu nous tiens: mpoc ou bpco?

C’est dans mes tous premiers cours de première année que j’ai pour la première fois entendu l’acronyme MPOC (prononcer M-poc) qui est utilisé pour nommer les « maladies pulmonaires obstructives chroniques ». Il s’agit d’un ensemble d’affections chroniques obstructives allant de l’asthme à l’emphysème en passant par la bronchite chronique. Ces maladies occupent une place importante notamment dans les hospitalisations et les problématiques qui entraînent une détérioration grave de la qualité de vie. Elles sont la 4e cause de décès chez les hommes et la 5e chez les femmes au Canada et sont la conséquence entre autres de décennies de tabagisme et du vieillissement de la population. Au Québec, on considère que les MPOC touchent environ 250 000 personnes.

Dans le milieu de la santé, et dans notre milieu d’apprentissage également, il arrive que l’acronyme BPCO soit aussi utilisé: bronchopneumopathies chroniques obstructives. Jusqu’à présent, il m’a toujours semblé que ces 2 nomenclatures désignaient en fait la même réalité, et il n’est vraiment pas rare en soins que plusieurs (lire 3, 4 et 5) différents termes soient utilisés pour nommer la même chose. Ce mois-ci dans la revue perspective infirmière un encadré signé Janique Beauchamp vient clarifier la question.

Toutefois, ce matin, dans un cours de « fonction respiratoire », le prof nous indique que BPCO est la nouvelle appellation reconnue internationalement et que MPOC est l’ancienne appellation à ne plus utiliser. Nous avons soulevé la question de l’encadré de perspective infirmière, car enfin cela nous paraît une source fiable d’informations en matière de soins infirmiers, et que l’association pulmonaire canadienne utilise aussi MPOC plutôt que BPCO, et contredit l’information donnée par le professeur.  Nous nous sommes fait répondre qu’il est toujours difficile de changer les vieilles habitudes et que par ailleurs, les associations ne sont pas tenues d’utiliser une terminologie standardisée.

Qui croire?? C’est la même question qui se pose, relativement à un grand nombre de sujets, depuis trois ans.

La résonnance identitaire au coeur des soins

Dans le cadre du congrès de l‘OIIQ, dont la   thématique portait sur « les personnes vulnérables », Patrick Vinay, médecin aux soins palliatifs de l’hôpital Notre-Dame, avec qui j’ai « travaillé » l’été dernier comme externe, a donné une conférence intitulée: La résonnace identitaire est au coeur des soins. Monsieur Vinay propose une réflexion autour de la véritable relation que l’on doit tenter d’établir avec la personne que l’on soigne. « Tout acte de soins est une rencontre », dit-il justement. Les conditions dans lesquelles travaillent les soignants ont beau ne pas toujours y être propices, il est essentiel que le coeur du travail demeure cette relation de confiance qui doit exister entre le soignant et le soigné, une relation réelle basée sur l’authenticité et l’écoute. Pour cela, le soignant doit avoir le courage d’être lui-même et d’accepter la main tendue, et avoir ce  courage plusieurs fois par jour, sans avoir peur de plonger au fond de lui-même, sans avoir peur de ce qu’il y découvrira. C’est toute une culture des soins et du travail qui doit être remise en cause pour parvenir à offrir des soins qui tiennent vraiment compte de la personne dans son entièreté, dans sa globalité, dans sa particularité, avec sensibilité, humanisme et chaleur.

Conférence du Dr Patrick Vinay from OIIQ on Vimeo.