Formation en post-partum, au département mère-enfant: impressions
C’est la semaine dernière que j’ai eu ma première occasion d’aller travailler (1 journée!) en post-partum au département mère-enfant, après y avoir complété une formation théorique (trop courte!) de 4 jours et un jumelage de 10 jours.
Peut-être suis-je si avide de savoir que je trouve toujours les formations théoriques trop courtes, mais il m’a semblé qu’il y avait beaucoup de choses à apprendre et à maîtriser et nous ne sommes pas parvenus dans les délais alloués à faire le tour, pas comme je l’aurais voulu à tout le moins. J’ai fait plusieurs lectures personnelles à la maison pour approfondir certains sujets, mais il faut du temps pour pouvoir ce faire, ce qui n’est pas le cas de la plupart des infirmières avec qui je travaille. Par ailleurs, je suis un peu tiraillée entre mon envie d’en connaître plus et la pertinence d’aller plus loin dans un contexte où j’irai travailler sur ce département de manière ponctuelle (je n’y suis allée qu’une journée jusqu’à présent); il n’est probablement pas nécessaire que je sois au fait de chaque détail de chacune des pathologies pour effectuer mon travail, mais je crois que les connaissances acquises s’imbriquent les unes dans les autres et seront utiles de manière globale partout où j’irai travailler. Dans le cas de la formation en post-partum, toutes les notions liées à l’allaitement, au lien d’attachement et à l’examen et aux soins du nouveau-né sont très utiles sur les autres départements où je travaille déjà, notamment en médecine pédiatrique où nous recevons souvent des nourrissons, particulièrement ces temps-ci, affectés de bronchiolites ou de gastroentérites sévères, entraînant dénutrition et déshydratation. Pouvoir aider les mères à poursuivre leur allaitement dans ces conditions difficiles, renforcer les enseignements faits aux parents lors de leur congé du post-partum, comprendre et pouvoir expliquer les problématiques auxquelles le nouveau-né peut être exposé (ictère, hypoglycémie, etc.), tout cela enrichit mon expérience et me permet assurément d’effectuer un meilleur travail.
Ce travail en post-partum est assez différent de celui que j’effectue sur d’autres unités, notamment en chirurgie et en médecine. Les nouveaux-nés sont habituellement stables et en bonne santé faute de quoi la cohabitation dans la chambre avec les parents ne serait pas autorisée: ils ne requièrent donc que peu de soins, à part la prise de signes vitaux, l’examen clinique de base et la surveillance usuelle. La plupart du temps aussi les parents sont ravis, même s’ils sont fatigués, et cela crée une ambiance plus agréable et moins angoissante qu’ailleurs où les bébés sont malades et les parents inquiets et stressés. La mère doit être examinée régulièrement pour s’assurer que le post-partum se passe normalement et éviter les complications (hémorragie, infections … ); dans la plupart des cas, encore une fois, tout se passe bien et elle peut gérer elle-même sa médication et ses soins personnels. Les soins aux adultes, auxquels je n’étais plus habituée, sont passablement simplifiés par la collaboration de la patiente: les soins (signes vitaux, ponctions veineuses, auscultation) s’effectuent en un temps record (comparativement à la pédiatrie!) et la patiente peut même nous informer elle-même de l’évolution de ses signes et symptômes (douleur, saignements, élimination, etc.) ce qui facilite aussi la tâche du soignant. Bien que je préfère quand même le travail en pédiatrie, je suis obligée d’admettre que ce sont là des avantages dont je n’avais pas tenu compte!
Le gros du travail consiste donc pour l’infirmière à prodiguer des enseignements jugés essentiels aux parents avant le congé qui survient 48h après un accouchement « naturel », 72h après une césarienne, donc quand même assez rapidement. Il faut faire le tour de plusieurs questions, notamment les soins à administrer au bébé (bain, changements de couche, manoeuvres d’urgence), l’allaitement (on peut passer près d’une heure avec une maman pour l’aider à débuter l’allaitement du bon pied) et/ou le biberon, les notions comme la fièvre, l’ictère, le bébé secoué, la reprise de la sexualité et la contraception, les exercices post-partum. On passe beaucoup de temps dans la chambre à parler avec les parents qui parfois sont bien préparés, d’autres fois non, qui ont des questions, des craintes, des angoisses, des insécurités, qui ont besoin de parler.
C’est un travail moins technique, qui se situe davantage au niveau du savoir-être que du savoir-faire, mais je suis d’avis qu’il faut néanmoins bien maîtriser les notions théoriques car il faut avoir réponse aux questions des parents et pouvoir leur donner des explications vulgarisées mais claires et exactes. La promotion de la santé et la prévention sont très intégrées aux tâches à exécuter sur ce département, ce qui me donne l’impression de pratiquer ma profession de manière plus globale et plus complète. Toutefois, comme ailleurs dans l’hôpital, la charge de travail est lourde avec une grande quantité de paperasse à compléter, ce qui nous laisse parfois en fin de journée avec l’impression de ne pas avoir pu consacrer à tous le temps qu’il aurait fallu. Avec parfois 6 familles (mère-bébé) à s’occuper, l’infirmière en post-partum ne chôme certainement pas lorsque tout va bien, et s’il survient un imprévu dans une chambre (un bébé ou une mère qui va moins bien et pour qui il faut prendre des mesures particulières ou appliquer des soins extraordinaires) ce sont toutes les autres familles qui sont pénalisées car il ne sera pas possible de leur consacrer autant de temps que prévu.
Comme sur tous les autres départements où je suis allée travailler, j’ai vraiment été bien accueillie, tout le monde est patient et compréhensif à mon endroit, les gens répondent à mes questions avec gentillesse et m’offrent spontanément leur aide. Lors de ma première journée seule, tout le monde m’a saluée avec entrain comme content de me revoir, ça donne du courage pour démarrer la journée quand on est un peu stressée par la nouvelle tâche! Il n’y a pas beaucoup de demande actuellement pour du personnel de l’équipe volante en post-partum, mais j’espère vraiment avoir la chance d’y retourner régulièrement, pour parfaire ma pratique et profiter de l’ambiance agréable qui y règne.
février 18th, 2014 at 5:03
http://bebe-naissance.blogspot.com/
merci beaucoup mon amis.
vos post sont toujours magnifique