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le recrutement, la clé de voûte en enseignement des soins infirmiers

Après 5 sessions complétées,   je peux définitivement poser un diagnostic (!) : la difficulté de recrutement est certainement le talon d’Achille du programme de soins infirmiers au cégep Maisonneuve et une des causes directes des nombreuses lacunes dont souffre ce programme

Contre toute attente, il semble qu’il soit difficile de trouver des postulants pour les postes de professeurs en soins infirmiers. Certaines professeures nous ont expliqué que pour une infirmière avec beaucoup d’expérience, il s’agit d’une baisse salariale significative. Conséquemment, il est plus facile d’attirer des infirmières qui débutent que celles qui ont beaucoup d’années d’ancienneté dans le réseau public, par exemple.  Le manque d’expérience peut entraîner un problème de crédibilité, surtout lorsque les nouveaux professeurs sont amenés à enseigner, en laboratoire, des techniques qu’ils n’ont jamais mises en pratique. Par ailleurs, cela ne représente pas le problème le plus important: celui-ci se situe plutôt dans le manque de rigueur, d’organisation et de connaissances pédagogiques.

En effet, comme on a de la difficulté à recruter, on a abaissé les exigences: le bac n’est plus requis pour enseigner, le DEC et 10 années d’expériences suffisent. Peu nombreux sont donc les profs qui ont étudié en enseignement comme tel et il manque d’encadrement au niveau du contenu des cours qui est souvent rédigé simplement par le prof lui-même. Cela donne des cahiers de cours contenant non seulement des fautes de français mais aussi à l’occasion, du contenu erroné, en contradiction d’autres  informations sur le même sujet reçues en stage, en labo ou dans d’autres cours.  Sans pouvoir se reposer sur des bases pédagogiques, les cours se résument souvent à la lecture ennuyeuse du cahier qui a été produit. Bien connaître un sujet ou bien faire son travail ne garantit pas d’être en mesure de transmettre ces connaissances, malheureusement. La lecture dans le livre ou des diapositives d’un powerpoint se révèle une manière paresseuse et peu engageante de passer trois, quatre ou même cinq heures avec des étudiantes, et il est difficile de se motiver pour assister à des cours dont le contenu est identique à ce qui se retrouve au chapitre correspondant dans le livre. Peu de professeurs présentent un plan du cours en début de séance et des objectifs clairs et précis, avec pour résultat que beaucoup de temps est perdu pendant le cours alors qu’à la fin de la séance,  nous courons pour ne jamais réussir à couvrir tout ce qui était à voir. Au final, il arrive nécessairement que ce qui est questionné à l’examen n’est pas représentatif de ce qui a été offert en cours.

Le salaire n’est pas le seul élément dissuasif lorsque l’on songe à enseigner en soins. En effet, à prime abord on peut penser que les horaires sont plus avantageux que le travail en centre hospitalier, par exemple. Évidemment, on ne travaille pas de nuit au cégep.  Toutefois, il faut être disponible de soir et de jour car on peut être appelé à assumer des charges de cours à la formation continue, et les stages aussi peuvent être de soir: par exemple ma prof à cette session-ci se retrouve à travailler de soir les mardi-mercredi-jeudi et de jour le lundi.  Il y a aussi beaucoup de travail non payé, comme lorsque les profs doivent se rendre à l’hôpital la veille des stages pour « choisir » les patients des étudiants pour la semaine, lorsqu’ils doivent être « orientés » par le personnel de l’hôpital, ou pour toute la planification dont ils s’occupent mais qui devrait plutôt relever d’adjointes administratives.

Lorsque la session a débuté, en janvier, il manquait encore plusieurs professeurs: les entrevues et les embauches avaient encore lieu alors que les cours étaient commencés.  Des stages ont dû être retardés ce qui ajoute un élément de stress vraiment pas nécessaire au cheminement de plusieurs étudiants. La question est la même qu’ailleurs en enseignement, où il faut revaloriser la profession et offrir des conditions de travail qui traduisent vraiment l’importance accordée au geste d’enseigner: comment parvenir à embaucher du personnel compétent quand il n’y a pas de candidatures?

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One Response to “le recrutement, la clé de voûte en enseignement des soins infirmiers”

  1. 1
    Luc Laberge:

    Bonjour, je suis chercheur dans un centre de recherche au collégial. Nous pensons faire un projet sur l’impact des stages en soirée sur la réussite scolaire et la santé des étudiants en soins. Pouvez-vous svp me dire dans quel collège vous avez été témoin d’enseignantes qui devaient superviser des stages le soir.
    Merci,
    Luc Laberge

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