la route ouverte

la route ouverte

mon cheminement en soins infirmiers

la route ouverte RSS Feed
 
 
 
 

travail au département de chirurgie de Ste-Justine

 

guide pour les parents des enfants opérés

 

 

En quoi consiste le travail à l’unité de chirurgie du 5e étage de l’hôpital Ste-Justine? Pour des étudiantes en soins, cela peut sembler évident, mais il arrive régulièrement qu’on me demande si cela signifie que je travaille en salle d’opération comme tel. Eh bien non! Comme pour le milieu des adultes, un travail sur une unité de chirurgie signifie plutôt prendre soin des patients parfois avant et la plupart du temps après la chirurgie, donc lorsque les patients ont été stabilisés en salle de réveil et qu’ils sont transférés à leur chambre.  Dans tous les cas, pour les adultes comme pour les enfants, il s’agit essentiellement d’exercer la surveillance clinique appropriée à la chirurgie subie afin de s’assurer de la stabilité puis du rétablissement du patient.

 

guide à l'intention des parents des patients opérés

 

 

La particularité du département de chirurgie de Ste-Justine par rapport aux autres départements de chirurgie que j’ai eu l’occasion de visiter (Maisonneuve-Rosemont et Notre-Dame) réside dans la variété des chirurgies subies par les patients que nous soignons. En effet, chez les adultes, les différentes spécialités sont divisées en autant de départements: ainsi les cas de chirurgie abdominale sont regroupés dans une unité, les chirurgies thoraciques dans une autre unité, les chirurgie cardiaque ailleurs, les greffes, les plasties, chaque type de chirurgie représente un département en particulier.  À Ste-Justine, mises à part les chirurgies cardiaques, toutes les autres chirurgies requérant un séjour hospitalier sont représentées sur la même unité, celle où je travaille.  Je vois donc défiler des petits opérés de 1 jour à 20 ans, opérés pour une grande variété de pathologies.

La répartition du travail n’est pas la seule différence entre l’hôpital pédiatrique et les milieux adultes: les types de chirurgies diffèrent également dans la plupart des cas. On retrouve bien quelques similitudes mais il s’agit d’exceptions. On peut regrouper les chirurgies sous les thèmes de chirurgie générale, orthopédie, plastie, urologie, neuro-chirurgie, ORL, ophtalmologie et traumatologie. Voici une liste non exhaustive des chirurgies/pathologies que l’on retrouve le plus souvent sur le département:

  • sténose du pylore
  • appendicite aiguë (l’appendicectomie est habituellement faite en chirurgie d’un jour sauf si elle se complique)
  • hernie inguinale, hydrocèle, kyste du cordon
  • occlusion intestinale aiguë
  • invagination
  • tumeurs hépatiques
  • brûlures pédiatriques (grands brûlés)
  • traumatismes crâniens
  • traumatismes pédiatriques
  • chirurgies en urologie (néphrectomie, urétéronéocystostomie)
  • tumeur de wilms
  • adénoïdectomie et/ou amygdalectomie
  • myringotomie avec insertion de tubes (les fameux tubes dans les oreilles)
  • tympanoplastie
  • glaucome
  • traumatismes orthopédiques (fractures et tractions)
  • scolioses
  • pied bot congénital
  • tumeurs du système nerveux
  • hydrocéphalie et dérivation ventriculo-péritonéale
  • chiari
  • radicellectomie sensitive partielle
  • hypertension intracrânienne
  • malformation cérébrale (crâniosténose)
  • fissure labiopalatine / labiale / palatine

D’autres chirurgies moins habituelles s’ajoutent à cette liste, et il faut alors que même les infirmières d’expérience révisent les techniques et les protocoles afin de s’ajuster au travail à faire.

Le défi principal sur une telle unité est d’être à l’aise avec les différentes surveillances cliniques et les enseignements particuliers à chaque chirurgie.  Bien sûr, à la base, une surveillance post-opératoire implique toujours par exemple une évaluation serrée des signes vitaux, de l’état de conscience, de la diurèse. Toutefois, un patient opéré pour une scoliose aura besoin d’aide pour être tourné dans son lit toutes les 2 heures, la reprise de l’alimentation d’un bébé opéré pour une sténose du pylore devra être suivie de près selon un protocole très précis, les signes neurologiques du patient opéré pour une tumeur cérébrale devront être vérifiés toutes les 4 heures, les signes neurovasculaires d’un patient en traction aussi, ainsi de suite…

J’aime beaucoup cette variété au sein d’une même unité qui nous préserve de la monotonie que  la répétition des mêmes soins sur les unités de chirurgie adulte finit parfois par entraîner.  Cela permet aussi de pratiquer plusieurs aspects du métier, de se garder alerte et de toujours apprendre de nouvelles choses. Les médecins sont très présents, répondent volontiers aux questions, et aiment faire participer les infirmières aux soins lorsqu’ils sont prodigués dans la chambre du patient. Certaines infirmières d’expérience ont la chance de faire des soins plus spécialisés, par exemple l’hydrothérapie et les pansements des grands brûlés.

Au niveau des enseignements à faire au parents et aux patients, ils sont tout aussi variés que les chirurgies et même davantage puisqu’ils doivent souvent être adaptés aux particularités du patient. Comme les opérés ne restent pas longtemps à l’hôpital (1 à 3 jours la plupart du temps, sauf pour les brûlés, les traumatisés ou certaines chirurgies plus majeures), les enseignements aux parents doivent être clairs et justes afin d’éviter que des complications ne ramènent le petit patient à l’urgence quelques jours plus tard. Il faut donc s’assurer de maîtriser les caractéristiques de chacune des convalescences de manière à transmettre les bonnes informations.

Il s’agit définitivement d’un milieu où l’on peut être en apprentissage permanent ce qui constitue à mon avis le principal intérêt d’un milieu de travail. On ne s’y ennuie jamais en tout cas!

Website Pin Facebook Twitter Myspace Friendfeed Technorati del.icio.us Digg Google StumbleUpon Premium Responsive

Laisser un commentaire