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mon cheminement en soins infirmiers

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lit, culotte, bassine, bain …

Ce matin, soins d’hygiène: culotte, bain, bassine et lit. C’était très très dynamique, bien qu’il s’agissait d’un cours théorique, car nous étions tous debout autour du lit pour regarder la prof faire. Prof énergique, qui a l’air compétente et de savoir ce qu’elle fait. Je suis contente, j’ai l’impression d’avoir appris une grande quantité de choses pendant les trois heures qu’a duré le laboratoire, c’est la première fois depuis le début de la session, dans les cours de soins.

Les soins d’hygiène …. il paraît qu’éventuellement les infirmières ne donneront plus les bains, en fait on cessera même de l’enseigner bientôt, car avec la nouvelle loi, elles ont plus de responsabilités et donc moins de temps pour les bains, bassines et autre changement de couches. Par ailleurs, le retour des infirmières-auxiliaires permet aux infirmières de se consacrer davantage à leurs « nouvelles » activités. La prof nous explique que pour elle, donner le bain est encore une activité valable car cela lui permet de faire l’examen et de regarder le patient en même temps, détecter les anomalies, etc. Une élève s’est couchée dans un lit pour que la prof nous démontre les techniques. Certains étudiants ont été préposés aux bénéficiaires, ce sont donc des techniques qu’ils connaissent. Ce n’est pas mon cas. Le comment faire ne me semble pas très sorcier, d’autant plus qu’en milieu de travail, c’est probablement très différent; je ne suis pas convaincue que les conditions de travail permettent d’effectuer toutes les techniques comme elles le devraient. Mais pour réussir le cours, il faut certainement pouvoir les accomplir telles qu’elles nous sont enseignées.

Le bain met quelques personnes inconfortables: laver les organes génitaux d’une personne âgée inconnue (encore plus connue!!) n’est peut-être pas l’occupation la plus divertissante qui soit. Toutefois, je pense qu’en mettant l’accent, dans notre tête et notre comportement, sur la relation d’aide, sur le fait qu’on pose action pour améliorer la situation et la santé de la personne devant nous, on peut se détacher du malaise et ne plus voir que le bien qu’on fait à travers le geste que l’on pose. Comment vais-je réagir lorsque je devrai changer une culotte remplie ou débordée, ou quand je devrai laver un pénis en érection? Bah, je me dis que je vais apprendre les techniques le mieux que je peux, je vais pratiquer autant que possible; sans doute que de maîtriser au maximum les techniques permet de minimiser la nervosité ou la gêne et pour le reste on verra en temps et lieux.

L’après-midi est occupé par quatre looooooongues heures de conception de la santé avec le même prof qu’hier, qui atteint un summum lorsqu’elle nous explique pourquoi les étrangers qui ont un diplôme de soins infirmiers dans « leur pays » doivent reprendre tout le cours une fois au Québec: ils doivent apprendre à travailler selon la méthode que nous utilisons ici, qui n’est pas nécessairement la même que chez eux. Par exemple, nous dit-elle, les gens qui arrivent d’Haiti, ils sont sûrement très compétents chez eux, mais c’est sûr qu’un hopital au Québec c’est pas la même chose qu’un hopital dans la brousse! ……….. LA BROUSSE??  hahahahhaha!!  haiti, ça, la brousse??? hahahahhaha!!  Au moins, si le cours est platte, les occasions de pouffer ne manquent pas!

virginia henderson

virginia henderson

Nous arrivons au coeur de la matière, après avoir botché toute la partie théorique, soit le modèle henderson, établi par Virginia Henderson, il y a près de 80 ans de cela . Elle présente 14 besoins fondamentaux et c’est selon cette grille d’analyse que nous effectuons la démarche de soins infirmiers.  J’ai peine à croire que cette méthode n’ait pas pu être mise à jour depuis tout ce temps, surtout lorsque je lis la liste des « besoins fondamentaux »:

respirer
boire et manger
éliminer
se mouvoir et maintenir une bonne posture
dormir et se reposer
se vêtir et se dévêtir
maintenir la température du corps dans les limites de la normale
être propre et soigné, et protéger ses téguments
éviter les dangers
communiquer avec ses semblables
agir selon ses croyances et ses valeurs
s’occuper en vue de se réaliser
se récréer
apprendre

Disons que parmi cette liste, plusieurs items sont hautement questionnables. Une grande quantité de gens sur terre, probablement la majorité, ne se récréent jamais, et survivent tout à fait. Majoritaires sont aussi les personnes qui n’agissent pas selon leurs croyances et leurs valeurs et ne s’occupent pas en vue de se réaliser mais tout simplement dans le but de manger, quotidiennement.  Il existe d’autres modèles, mais nous les verrons pas, ils ne sont même pas mentionnés. Nous commençons des exercices en utilisant la grille d’observation: un cas se présente à l’urgence par exemple, et nous devons repérer dans la description fournie les besoins fondamentaux qui sont en « danger », par exemple, la respiration ou la température du corps, puis déterminer si ces données recueillies et classées dans la grille sont de nature objective ou subjective.

De longues discussions s’entament dans la classe, car il ne faut pas avoir un doctorat en rhétorique pour être en mesure de remettre en question chacune des « bonnes » réponses fournies par  le prof. Nous argumentons à chaque item, et avec raison, car tout cela est si nébuleux et tellement pas rigoureux, que tout peut être contesté à l’infini. La prof nous répète sans cesse qu’à l’examen ce sera très clair et il n’y aura pas matière à confusion ….. j’ai bien hâte de voir ça! Je me  demande comment elle peut faire cette affirmation, étant donné qu’elle lit les powerpoint et ne peut répondre à la moindre question.

Fin de vendredi, je suis complètement vidée. Ces deux journées consécutives de 8 heures de soins (pourquoi consécutives d’ailleurs…) me drainent toute mon énergie. Il faut être très attentif, éveillé, pour assimiler toutes ces notions qui nous sont lancées en vrac sans ordre véritable, sans organisation. Les professeurs, surtout pendant les laboratoires, font toutes sortes de remarque intéressantes, au sujet du travail, des techniques et nous essayons de tout mémoriser en plus de la matière et j’ai peur que ce soit peine perdue …

Nous avons inscrit nos noms pour nous pratiquer en laboratoire, mercredi prochain et le suivant, de 10h à 11h. Une heure, ça me paraît court, mais puisqu’il faut pratiquer avec des collègues, il faut tenir compte des horaires de chacun. Nous serons quatre, si tout le monde peut se présenter. Probablement que nous ne serons pas super efficace la première fois mais au moins nous allons commencer. Ces heures de pratique nécessaires augmentent la charge de travail hebdomadaires, mais pour moi, elles sont indispensables car je veux mettre toutes les chances de mon côté pour les journées de stage.

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2 Responses to “lit, culotte, bassine, bain …”

  1. 1
    stéphanie:

    salut
    Je viens de commencer a lire ton blogue très bon
    Je finit moi aussi au mois de mai et nous a victoriaville ont apprend Mc gill je trouve sa tellement bizzarre qu’on nous enseigne pas le même modèle conceptuelle

  2. 2
    admin:

    Oui, en fait ce n’est pas la seule chose qui soit bizarre disons, au niveau de l’ensemble des programmes de soins à travers la province. Non seulement cela manque-t-il de rigueur mais aussi d’uniformité, et au niveau des milieux de travail, cela doit certainement se refléter.

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