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28 août: premier cours de soins

De guerre lasse hier soir je suis allée m’acheter un étui à crayons … je ne peux pas continuer à passer 10 minutes au début de chaque cours à farfouiller dans le fond de ma sacoche de vélo un stylo, un crayon, mes lunettes … 3$ au Jean-Coutu, le modèle le plus « neutre » possible.

Arrivée au local de cours, nous sommes quelques uns à être trop tôt. Nous entrons. Bon, la moitié du groupe doit changer de local, nous sommes trop nombreux.  Je me suis dénichée une place au fond, près de la fenêtre et je regarde le va-et-vient des étudiantes qui se font annoncer en entrant qu’ils doivent redescendre quatre étages pour se rendre à un autre local …. elles ont l’air ravies! Au moins je vais pouvoir regarder dehors …

J’avais complètement oublié que l’examen de calcul a lieu aujourd’hui. Heureusement d’ailleurs! J’espère vraiment obtenir 75% mais ça demeure douteux.

C’est toute une séance d’information que deux profs nous servent ce matin. Nous passons à travers non pas un mais bien deux plans de cours, pour les deux cours de soins qui se tiennent du matin au soir les jeudi et vendredi. Il y a de tout: théorie, laboratoires et aussi 4 jours de stages sur 2 semaines, à la mi-novembre, nous voyons les dates car on nous remet un calendrier détaillé de tout ce que nous ferons cours après cours, numéros de locaux et durée exacte des séances!!  On ne peut pas dire que l’on manque d’encadrement!

À la pause, la tête veut nous sauter avec toutes ces informations dont on nous a gavées … les uniformes, les livres, les souliers, et surtout, surtout les 10 000 règlements. Je me demande sincèrement ce qui s’est passé dans les 20 dernières années au cégep pour que le niveau de stress des profs augmente à ce point …. Je comprends que les « jeunes » ont changé, bon ils ont des cellulaires qu’ils cachent sous leurs bureaux pour envoyer des messages texte, mais enfin, j’ai passé des années à lire un livre caché sous mon bureau, je ne vois pas ce qu’il y a de pire …. c’est à dire, je vois une différence, mais pas pour le prof! Les étudiants ne sont certainement pas plus nonchalants qu’en « mon temps », ou qu’en tout autre temps, je serais  même plutôt portée à penser le contraire, avec toute la pression maintenant pour faire du cash, avoir une grosse job, consommer, flasher …

les politiques et les règlements du département de soins infirmiers

les politiques et les règlements du département de soins infirmiers -cliquer pour voir le détail

En tout cas, on nous bassine encore avec les retards qui ne seront pas acceptés (la porte sera verrouillée après le début du cours et les étudiants attardés devront revenir à la pause ..?!?!? ça ne me semble pas très sécuritaire!), et les  examens manqués qui ne peuvent être repris, les étudiants qui seront refusés en stage s’ils ont manqué les laboratoires, etc. On voudrait nous inciter à prendre immédiatement la porte qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Le summum, c’est l’examen de calcul. Ce matin, nous avons un examen formatif de calcul. Les gens qui n’obtiendront pas 75% à cet examen devront suivre des ateliers de calcul, nous ne savons pas encore à quelle heure ni quelle journée. Ces ateliers ne sont pas crédités, bien entendu.

Puis, à la fin de chacune des sessions, un examen de calcul sommatif est inclus dans la (longue) liste des évaluations du cours. Et c’est ici que ça dérape un peu.  Le détail des notes à aller chercher est le suivant pour le cours SIN111:

évaluations sommatives

évaluations sommatives

On se dit: tiens, 10%, c’est pas si mal pour le calcul, mais on se gourre!!! En fait, la réussite de l’examen de calcul est obligatoire pour la réussite du cours, et pour passer l’examen il faut obtenir 15 bonnes réponses sur 20, c’est à dire 75% au lieu du 60% réglementaire et habituel.

Ainsi, on pourrait avoir obtenu 100% dans les examens théoriques, 100% aux stages, mais échouer le cours complet si on n’obtient que 14/20 à l’examen de calcul.  Il faut par ailleurs obtenir au moins 60% pour la partie théorique et 60% pour la partie stage pour réussir le cours, autrement dit les notes ne sont pas cumulatives contrairement à la façon dont elles sont présentées dans le plan de cours.

Pendant que le prof explique cela, je sens bien que les étudiantes sont un peu perplexes …. quoi, enfin, c’est  10% ou  100%!?!??! Disons que je suis un peu stupéfaite, même en y repensant …. car enfin, comment pourrait-on faire échouer une étudiante qui aurait parfaitement réussi toutes les autres parties du cours qui, avouons-le, constituent le véritable corpus? Nous ne nous sommes quand même pas inscrites en mathématiques!

J’admets fort bien que savoir compter est important pour l’infirmière, quoique je ne comprenne toujours pas pourquoi elle ne peut pas se servir d’une calculatrice comme tout le monde. Admettons que les étudiantes d’aujourd’hui aient des faiblesses au niveau des conversions du système métrique et quelques difficultés avec la règles de trois, ne pourrait-on pas leur donner des cours de rattrapage, je n’sais pas moi … il doit y avoir d’autres solutions moins tragiques!

Échouer ce cours comporte une conséquence assez problématique: il ne se donne qu’à l’automne! Voilà donc tout le programme reporté d’une année complète advenant un 14/20 à l’examen de calcul! Si ces connaissances étaient si importantes, pourquoi n’en a-t-on pas fait un pré-requis à l’admission? Quoi, les maths du secondaire ne sont pas assez poussés, les examens de maths du secondaire seraient-ils trop faciles, la matière pas enseignée, que sais-je? Je ne vois pas comment on peut justifier un tel système. Il est nouveau, remarquez, il ne fera peut-être pas long feu.

L’autre aspect de cette problématique est qu’elle découle directement d’une demande de l’employeur: en effet, c’est une fois en stage et au travail qu’il a été remarqué que les nouvelles infirmières n’étaient pas suffisamment à l’aise avec le calcul.  Ainsi, le cégep ajuste l’ensemble de son programme aux demandes de l’employeur, et dans un excès de zèle transforme même cette lacune constatée en un élément essentiel à la réussite du cours, bien qu’elle ne soit notée officiellement que pour 10% de la note.

Tout cela me semble bien invraisemblable, mais on dirait bien que je devrai m’y faire. Il ne reste plus qu’à souhaiter obtenir la note requise.

On a aussi essayé de nous faire perdre des points pour les laboratoires non préparés, mais finalement, quelqu’un a dû réviser les plans de cours car la prof nous informe de rayer ces deux lignes, ils ne sont pas autorisés à enlever des points pour cela finalement!

Pourtant, sur d’autres aspects, on est loin du minimum requis, ainsi: « pour les travaux, si vous êtes à l’aise avec un ordinateur, vous pouvez les taper » ?!?!?!?

Une chose est sûre au bout de ces trois heures, c’est que l’intérêt de la démarche n’est pas dans la formation … c’est à dire que la matière est certainement intéressante, mais le contexte et l’environnement sont exécrables, vraiment. Je comprends les exigences requises mais il me semble que le ton est paniquant. Les jeunes arrivés du secondaire ne sont pas trop stressés, la nonchalance est de leur âge, mais pour les autres, et ils sont majoritaires, c’est plus stressant, car ils sont dans la même situation que moi, où ils ne peuvent pas se permettre d’échouer et de reporter leurs études d’une année complète.

En tout cas, rien n’est fait pour nous donner le goût et nous conforter dans notre choix, tout cela est plutôt décourageant et il faut une bonne dose de motivation pour sortir de ce local le sourire aux lèvres malgré tout. Il n’y en avait pas tellement cet après-midi. Même après que la prof ait tenté de dérider l’atmosphère en nous disant que demain, en laboratoire, nous pourrons enfin mettre la main à la tâche (sic!). Je pense bien être la seule à rire sous cape.

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