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clinique communautaire de Pointe St-charles

Mon stage en santé scolaire m’a appris que les infirmières dans les écoles sont en fait employées par le CSSS auquel est rattachée l’école de par sa localisation.  Elles travaillent donc une partie du temps dans les écoles et une partie du temps au CLSC, notamment pendant les vacances scolaires estivales. Ainsi, à l’école Charles-Lemoyne où j’ai effectué mon stage, l’infirmière travaille pour la Clinique communautaire de Pointe St-Charles. Cette clinique a un mandat de CLSC mais elle est aussi un organisme communautaire contrôlé par les citoyens et citoyennes: en effet, un conseil d’administration est formé de 9 citoyens bénévoles, d’un coordonnateur général ainsi que d’une représentante du personnel. C’est en assemblée générale, une fois par année, que le conseil d’administration est élu et que sont prises toutes les décisions concernant les grandes orientations et les priorités d’action de la Clinique communautaire. « Si la pauvreté est de loin la première cause d’une mauvaise santé, développer son pouvoir individuel et collectif sur sa vie est un facteur prépondérant d’une bonne santé », peut-on lire sur le site internet de la Clinique, et c’est dans cette optique que le combat continue d’être mené afin de conserver à la clinique ce statut unique au Québec qu’elle détient depuis 1968, année de sa fondation. C’est d’ailleurs inspiré par les cliniques communautaires que le gouvernement a mis sur pied les premiers CLSC en 1974, et la clinique s’est alors battu afin d’être reconnue comme un organisme communautaire autonome avec mandat de CLSC. À trois reprises ensuite à ce jour la clinique aura dû à nouveau se mobiliser contre des lois qui cherchent à la fusionner et l’assujettir. À la création des CSSS, il a été question que la clinique reçoive son financement du CSSS selon les priorité de ce dernier.  Les citoyens de Pointe St-Charles se sont objectés et ont obtenu gain de cause: la clinique a de nouveau réussi à conserver son statut alternatif d’organisme communautaire autonome et reçoit son financement directement de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal.

Le statut d’organisme communautaire de la clinique et sa gestion citoyenne en font un acteur de premier plan au niveau des luttes qui doivent être menées dans le quartier, comme par exemple lors de l’opposition au déménagement du casino à Pointe St-Charles et de la mobilisation au sujet de la protection du parc de la Congrégation et de l’utilisation des terrains désaffectés du CN. Parmi les combats en cours et à venir, on retrouve celui, crucial, contre l’embourgeoisement du quartier, phénomène qui a fait augmenter l’évaluation foncière et conséquemment aussi les loyers et le prix des maisons, situation dramatique pour une population aussi pauvre que celle de Pointe St-Charles.  La présence au bord du canal Lachine de condos et de lofts luxueux contraste d’ailleurs de manière frappante avec le reste du quartier. En dépit du grand nombre de logements sociaux (tirant la moyenne du coût des loyers vers le bas), le loyer médian a subi une hausse de 17% entre 2001 et 2006. Cela a fait augmenter la part du revenu consacré au loyer, et accru la précarité des habitants du quartier où 58% des ménages ne comptent que sur un seul revenu. (Évidemment, l’embourgeoisement du quartier ne déplaît pas à tous, certains y trouvent leur compte.) La clinique communautaire est bien placée pour constater l’appauvrissement de la population puisqu’elle travaille en première ligne et monte au front de toutes les luttes. Son statut d’organisme communautaire lui permet de coordonner plusieurs ressources à la fois pour répondre aux besoins de la population en matière de services de santé.

tiré de "regard sur la défavorisation à Montréal" de la Direction de la santé publique et de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal

Mon stage en santé scolaire à la clinique communautaire de pointe St-Charles m’a permis d’entrer en contact avec un milieu dynamique où les acteurs sont dévoués et enthousiastes. Je suis plus que jamais persuadée que le véritable travail de prévention et de promotion de la santé doit se faire de cette façon, en lien direct avec les communautés et si possible mené par elles-mêmes, pour elles-mêmes.

 

 

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