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Jour 9 - le 5 janvier 2010

Nous packtons nos affaires, et déjeunons au restaurant de l'hôtel. Le volcan est complètement caché, c'est très étrange, on dirait que la montagne a carrément disparu pendant la nuit. Les nuages sont à ras des arbres, tout est enveloppé d'un brouillard qui plombe aussi le lac. Nous prenons la route vers 8h00 pour nous diriger vers la Finca la Anita, aux alentours de Rinçon. Nous reprenons le chemin de gravier jusqu'à la route principale, mais cette fois-ci plutôt que de nous diriger vers la Fortuna, nous prenons à gauche, pour faire le tour du lac Arenal. Il fait très gris, ça rend le paysage romantique. La route est belle, il n'y a personne. Nous faisons le plein à Arenal, puis à Las Canas nous prenons la route 1, dite "l'autoroute", en direction de Liberia, jusqu'à Bagaces, où nous tournons à droite pour traverser la petite ville puis filer vers Aguas Claras.

Il fait soleil maintenant, les paysages sont très beaux et les environs sont peu touristiques. Les sodas que nous voyons semblent plutôt fréquentés par les locaux et il n'y a pas grand monde sur la route. La nature est plus aride, on aperçoit au loin Miravalles et Rinçon de l'autre côté: la route passe entre les deux volcans. Nous devons prendre à droite au Y à Aguas Claras ... mais nous arrivons à San Isidro, nous avons passé tout droit. On rebrousse chemin pendant une dizaine de minutes, et on demande des indications ... les gens nous informent du mieux qu'ils peuvent mais le plan fourni par Finca la Anita n'est pas clair: on y voit une usine de transformation du lait au dit Y, et personne ne voit de quoi il s'agit. "Il n'y a pas ça ici", nous répond catégoriquement une dame. Bon. On revient tranquillement et on est attentif à tous les Y ... Tout à coup, un Y avec une route en terre qui part sur la gauche et une affiche pour Macademia Tours! Les affiches qu'il fallait suivre mais on n'en avait pas vu une seule!?!? Et bien, heureusement que cette fois-ci on s'est ouvert les yeux! Nous prenons la route en terre sur la gauche et maintenant tout fonctionne avec le plan (mais l'usine n'existe pas): 1er pont, 2e pont, 3e pont, école, village, nous arrivons finalement à la grille de la ferme, youppi! Il est 13h, on a donc mis 5 heures pour faire le trajet, incluant une trentaine de minutes de niaisage.

écoute musicale: la radio locale! (on y a entendu au moins 3 fois sunglasses at night, de Corey Hart, pendant le voyage!)

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Il commence à pleuvoir à verse juste au moment où nous coupons le moteur à l'entrée de la ferme. Nous sommes accueillis par Anna et Pablo, les propriétaires de l'endroit. La cabine n'est pas tout à fait prête, on nous offre de luncher. Nous acceptons avec joie, puisque nous n'avons pas mangé depuis le desayuno tipico de 7h. Pablo nous offre 2 bières pour nous faire patienter et on boit un excellent jus de fruits fraîchement pressés, probablement le meilleur qu'on ait bu de nos vies! Nous mangeons un excellent lunch, composé de haricots, riz, poisson grillé avec pesto maison, plantins frites, chayottes et carottes du jardin et une petite salade (tomate, laitue, avocat): on se régale! Nous discutons avec Pablo qui nous explique leur démarche à lui et sa femme. Ils ont décidé de revenir s'établir à la campagne il y a 8 ans, il a quitté son travail à San Jose, il avait 40 ans, et ils ont acheté cette terre où il y avait des plantations de noix de macadam. Tous les deux dîplomés en agriculture, ils ont complètement transformé la terre et la propriété depuis ce temps.

Ils ont abandonné la ferme laitière parce que le fourrage pour les animaux était toujours déficient, vidé de ses qualités nutritives par les pluies abondantes dans cette région qui lessivent le sol. L'achat de vitamines, nutriments et suppléments alimentaires était continuellement nécessaire et le serait pour toujours.

Les macadamias poussent vite mais ne produisent pas tellement de fruits dans l'environnement de la forêt tropicale humide. Il y avait des années que les agriculteurs qui possédaient cette terre tentaient de rendre cette culture viable. Toutefois l'Australie, d'où origine d'ailleurs le macadamia, occupe la plus grande part du marché (avec des pays comme l'Afrique du sud, la Nouvelle Zélande, et les États-Unis, en Californie, tous des endroits au climat fort différent de celui de la forêt tropicale humide!); conséquemment, l'Australie fixe les prix sur les marchés. Or, les noix de macadam sont ramassées à la machine en Australie, où le terrain est plat. Ce n'est pas possible au Costa Rica, surtout pas à la ferme où le terrain est si vallonneux, alors les prix ne pourraient jamais être compétitifs même si la production était au rendez-vous.

Pablo a donc convaincu ses investisseurs de transformer la ferme et de s'orienter vers des cultures indigènes qui demandent moins d'interventions, de produits chimiques et de travail pour obtenir une production rentable, et qui sont naturellement en accord avec le climat et le sol de la forêt tropicale humide. La Finca la Anita dirige donc désormais sa production vers les fleurs et le feuillage ornemental (exporté en Europe surtout), le cacao, le café et les coeurs de palmier. La ferme a aussi un grand potager dans lequel sont récoltés les légumes, les herbes et les fruits utilisés dans la préparation des repas servis sur le patio.

Pablo et Anna ont aussi décidé de bâtir les 10 cabines, toutes construites avec le bois de la ferme; pour ce faire ils ont embauché (et ils embauchent toujours, pour les travaux de la ferme) exclusivement des habitants du village voisin, Colonia Libertad, où vivent 300 personnes. C'est dire l'impact majeur qu'ils ont sur la vie de ces habitants.

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Nous nous installons après dîner dans notre charmante cabine. Il nous faut marcher une centaine de mètres pour s'y rendre, et le sol est rendu très glissant par la petite pluie qui ne cesse de tomber. La cabine est superbe, nous sommes enchantés. Un grand porche abrité nous permet de s'assoir dehors pour observer la nature en demeurant au sec. Deux berceuses et 1 hamac incitent à la détente. Il y a un petit frigo dans lequel nous rangeons nos bières. On peut aussi acheter des bières, qui ne sont pas incluses dans notre forfait (les repas le sont), pour 3$, 1$ la bouteille d'eau et il y a possibilité d'acheter des bouteilles de vin soit pour consommer pendant le souper et/ou (!) rapporter à la cabine et boire en soirée.

Nous passons le reste de l'après-midi à nous promener sur la propriété, car nous avons un plan que nous avions imprimé du site internet. Le chemin est assez boueux et glissant. C'est très grand, on pourrait y marcher pendant des heures, mais le temps est menaçant et nous revenons précipitamment juste à temps pour éviter une énorme averse! Nous lisons sur le patio de la cabine à l'abri, assis dans les berceuses, jusqu'au souper. Avec toute cette pluie, nous pressentons le pire pour la nuit et installons donc notre moustiquaire.

Nous enfilons imperméables et pantalons de pluie pour nous rendre au patio où nous soupons dehors mais à l'abri. C'est très sympathique, nous rencontrons d'autres visiteurs avec qui nous discutons plaisamment. Nous mangeons un potage aux épinards du jardin, et un plat typique, genre de "lasagne" costaricaine (!) constitué de coeurs de palmiers, fromage et riz cuits au four, et c'est excellent. Nous buvons encore la succulente limonade au gingembre.

Nous questionnons nos nouveaux amis allemands sur la randonnée d'équitation qu'ils ont faite ce matin, car nous envisageons faire la même activité demain après-midi, si le temps le permet.

Finalement, nous dormons très bien et comme la cabine est fermée par des moustiquaires, nous ne sommes pas vraiment dérangés par les moustiques, avec le ventilateur qui décourage les brûlots, nous sommes très bien.

Il pleut des cordes de manière intermittente toute la nuit.

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