Après le copieux déjeuner préparé par Lucy à Casa Ka'an, nous prenons la route en passant par Xpujil, qui ne nous fait pas tellement d'effet! Nous bien contents d'avoir logé en dehors de la petite bourgade finalement. Le trajet est sans encombre et, comme il est tôt, nous décidons de faire un petit détour par Chetumal, la capitale de l'état, pour voir de quoi ça a l'air. C'est surprenant: un beau maleçon longe les eaux chatoyantes et turquoises de la mer des caraibes qui borde la ville. Comme c'est dimanche, et à l'heure du midi, les locaux picniquent dans les parcs, l'ambiance est très relaxe même si c'est une grande ville. Nous longeons plusieurs beaux bâtiments: le museo de la cultura maya, l'université, le "palais" du gouverneur de l'état.
Nous retrouvons sans problème la route 307 en direction de Bacalar que nous rejoignons en une trentaine de minutes. Nous faisons quelques provisions et partons trouver notre hébergement qui est à quelques kilomètres après la sortie de la ville. Nous arrivons vers 14h30 et après que l'hôte nous ait fait faire le tour des lieux, nous nous précipitons à l'eau pour une baignade qui dure toute la fin de l'après-midi. L'eau est chaude, environ à 25 degrés, et la proprio nous explique qu'elle est fraîche car l'été elle est autour de 35 degrés! La lagune n'héberge pas beaucoup de vie en raison de son ph alcalin qui n'est pas propice à la végétation et son fond de calcaire explique les nuances étonnantes de bleu qu'elle exhibe. On se croirait dans les caraibes mais il n'y a pas de sable, pas de vague et l'eau est douce. Nous remontons du quai au soleil couchant pour boire quelques bières en attendant de souper chez nos hôtes, avec les autres locataires du gites, trois américains contrits de la côte ouest et un couple allemand de Cologne, tous très sympathiques.
Nous déjeunons avec nos hôtes et les trois Américains sur la terrasse au soleil et partons tous les cinq pour une balade en bateau avec Kristel au départ du muelle ecologico de Bacalar. Le temps est assez couvert ce qui fait assez notre affaire car nous avons peur de cuire en combo bateau/baignade pendant trois heures. Nous rencontrons les autres passagers, un couple d'Allemands de Munich et un couple de Belges qui ont été pris pour des Québécois, les pauvres, à cause de leur accent. Nous embarquons et partons sur la lagune. Kristel nous donne une foule d'informations très intéressantes au sujet de la lagune. Celle-ci est alimentée par cinq cenotes qui sont connectés entre eux par des rivières souterraines, ainsi que par des sources tout autour. Les eaux de la lagune circulent à travers un réseau de canaux jusqu'au Rio Hondo puis à la Baie de Chetumal, qui étaient utilisés par les mayas comme liens commerciaux. Des joncs et des fleurs de lotus près des berges filtrent l'eau, mais sont de plus en plus arrachés par les riverains quand ils se construisent sur les berges car ils veulent accéder plus facilement à l'eau. La mangrove qui peuple une partie de la lagune est protégée de par sa nature car il n'est pas interdit de s'y construire mais les complications que cela implique découragent les gens, fort heureusement. La lagune abrite aussi des stomalites, ces structures à la fois biogéniques et sédimentaires, qu'on ne retrouve plus qu'à quelques endroits seulement sur la terre. Des projets sont en court, auxquels participe Kristel, pour obtenir une reconnaissance de patrimoine mondial de l'Unesco afin d'assurer la préservation de l'environnement de la lagune, car le développement très rapide de l'endroit ces dernières années laisse présager le pire pour l'avenir si des mesures ne sont pas mises en place bientôt.
Nous nous dirigeons vers le cenote la Bruja, trou bleu foncé dont la couleur se démarque des eaux moins profondes de la lagune, et qui reflète sa profondeur impressionnante. C'est avec empressement que nous débarquons pour nous baigner longtemps dans cette eau sensée être plus fraîche que celle de la lagune mais tout aussi chaude à notre avis! À certains endroits du cenote on peut sentir un courant d'eau froide qui provient de la circulation d'eau de la rivière souterraine. Nous naviguons ensuite de cenote en cenote, traversons ensuite la lagune puis partons vers le canal de los piratas, qui permet de circuler vers la baie de Chetumal. Nous débarquons à nouveau pour nous baigner, cette fois-ci dans une eau peu profonde et très chaude. Le courant est quand même assez fort au centre du canal et on peut apercevoir au fond les vestiges des barrières mayas qui fermaient auparavant le canal. Le temps couvert fait apparaître des reflets spectaculaires sur l'eau et nous permet de prolonger la baignade sans crainte de calciner! Sur le chemin du retour vers le débarcadère, le soleil pointe son nez et nous offre de splendides nuances de couleurs sur la lagune.
Revenus au quai, nous nous changeons dans la voiture puis cherchons un endroit pour luncher. Nous trouvons un resto qui ouvre dans une demi-heure et en attendant, nous lézardons sur la plaza. Nous ne pouvons pas visiter le fuerte qui est fermé le lundi, mais nous pouvons quand même en longer les murs. Nous dînons sur une terrasse qui offre une belle vue sur la lagune. De retour à notre cabana, nous passons l'après-midi à nous baigner et à rêvasser sur le quai qui borde le terrain.
