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Jour 24-27 Buenos Aires

 

15 décembre - Jour 24: Buenos Aires

Ce matin, nous quittons Ushuaia et ses sommets enneigés pour la grande ville: nous reprenons l'avions pour Buenos Aires où nous nous poserons quelques jours avant de repartir pour Montréal. Le temps est magnifique et les vues sont encore une fois spectaculaires. Nous atterrissons en milieu de journée à l'aéroport domestique, communément appelé aeroparque, Jorge Newbery. Situé dans le quartier de Palermo, il est moins loin de la ville que l'aéroport international et nous ne mettons qu'une vingtaine de minutes pour rejoindre l'hôtel, via le service de transport que nous avons réservé la veille par internet.

Sitôt arrivés à l'hôtel, nous sortons marcher un peu pour profiter de la chaleur et du soleil qui inonde la ville. Notre hôtel est situé en face de la plaza congreso, un endroit très animé où se terminent toutes les manifestations de la ville, devant le congreso. Il y a beaucoup de monde dehors, mais l'ambiance est différente de Santiago, plus affairée, moins relaxe. Nous faisons la file au guichet automatique pour retirer notre (courte) limite quotidienne de pesos, puis repérons une petite épicerie tenue par des chinois où nous ferons pas mal toutes nos emplettes pendant notre séjour. Nous sortons souper en soirée chez ChanChan, un excellent restaurant péruvien où les plats goûteux, l'excellent service et les mini prix nous enchantent.

 

16 décembre - Jour 25: Buenos Aires

Ce matin, départ pour un petit tour à pied aux alentours. Nous sortons sur la plaza de los dos Congresos et partons vers l'est, sur l'avenida de Mayo qui débute à la plaza et se termine à la plaza de Mayo. C'est une rue commerçante et très animée. À l'intersection avec le grand boulevard 9 de Julio, nous avons une vue sur l'obélisque qui se dresse à cinq coins de rue de là. Nous passons devant le célèbre café Tortoni, puis devant le café Martinez et la Casa de la Cultura.

Nous arrivons finalement à la Plaza de Mayo, ouverte et entourée de grandes rues que l'on traverse en plusieurs étapes. Il y a foule même en plein avant-midi. La vue sur la Catedral Metropolitana est frappante, avec les gratte-ciels qui se dressent en arrière-plan. Sur notre droite, le superbe édifice du Museo Historico Nacional del Cabildo y la Revolucion de Mayo (!). Classé monument historique, il s'agissait autrefois du cabildo de Buenos Aires, soit la mairie , au sens de corps exécutif de la ville sous l'institution coloniale, jusqu'à la révolution de mai dont le bâtiment fut l'un des principaux théâtres. Plusieurs fois restauré, partiellement démoli puis reconstruit, l'aspect actuel du cabildo date de 1940, et sa restauration constitua en Argentine la première de ce genre pour un monument historique, c'est-à-dire basée sur des recherches et des données scientifiques. Nous avançons sur la place, contournons la pyramide de Mayo et longeont l'édifice de la Banco de la Nacion Argentina et celui du Secretaria de Inteligencia, renommé Agencia Federal de Inteligencia, depuis janvier 2015. Juste à côté de ces bâtiments se trouve l'obligatoire statue équestre, dont la ville regorge, celle-ci de Manuel Belgrano, un général qui pris part aux guerres d'indépendance et qui a créé le drapeau argentin. Derrière la statue, la Casa Rosada, siège du pouvoir exécutif argentin, et bien gardée.

Pour nous rafraîchir un peu car le soleil de midi est très chaud, nous entrons dans la Catedral Metropolitana où un choeur d'enfants entonnent des cantiques de Noël. Nous les écoutons plusieurs minutes, histoire de nous assoir et de profiter un peu de l'ombre, mais il ne fait pas si frais finalement dans cette église. Nous admirons l'intérieur de l'église, dont la croisée est surmontée d'une coupole atteignant 41 mètres de hauteur. Les planchers sont recouverts de mosaiques et les plafonds et les murs décorés de fresques illustrant des scènes bibliques. Quelques éléments coloniaux ont survécus aux différentes rénovations, notamment le spectaculaire retable en bois orné de dorure abritant la vierge Marie. Sur notre droite, un mausolée abrite les restes du général Jose de San Martin, gardé semble-t-il par les trois statues de marbre sensées représenter l'Argentine, le Chili et le Pérou, trois régions libérées par le dit-général. Lors de notre visite, deux soldats bien vivants eux gardaient également le mausolée.

En sortant de la cathédrale, sur notre droite nous empruntons pour une petit portion la calle Florida, piétonne et bondée. Nous marchons sur les tuiles noires et blanches de granit jusqu'à la populaire intersection avec la Diagonal Norte, Avenida Roque Saenz Pena de son vrai nom, dans le quartier San Nicolas. Nous traversons l'achalandée avenue pour profiter de la vue sur l'obélisque qui se profile au loin. Puis nous continuons notre parcours sur la Diagonal Norte en passant les rues Maipu, Esmeralda, Suipacha et la ruelle Carabelas pour arriver finalement au coin des grandes Avenida 9 de Julio et Avenida Corrientes, où se trouve la Plaza de la Republica et le fameux obélisque. Le revêtement à l'origine de pierres blanches de Cordoba a été remplacé en 1943 par un ciment poli imitant l'aspect des pierres originales.

Après nous être sustentés à un coin de rue de là, à la populaire (mais chère!) pizzéria Rey de l'avenue Corrientes, nous reprenons la Diagonal Norte sur sa partie piétonne avec ses bancs, ses fontaines et comme partout dans la ville de spectaculaires jacarandas en fleurs, jusqu'à la Plaza Lavalle. Nous prenons alors à droite sur Libertad, passant devant la Escuela Presidente Roca, pour nous rendre jusqu'au Teatro Colon. Nous entrons dans le magnifique bâtiment, un tour guidé débute dans quelques minutes, nous nous informons du tarif et ce n'est pas dans nos prix, alors nous nous contentons de nous assoir dans le hall pour profiter de la fraîcheur des lieux.

En sortant du théâtre, nous continuons à droite, passons devant le Teatro Nacional Cervantes, jusqu'à la Plaza Libertad dans le barrio Retiro, une des plus vieilles places de Buenos Aires. Nous y admirons la statue de Adolfo Alsina sur l'épaule duquel trône un superbe nid d'hirondelles. Les monuments de la ville ont beau tous être bizarrement clôturés pour éviter le vandalisme, cela n'empêche heureusement pas les oiseaux de nicher! Nous nous assoyons un certain temps à l'ombre des platanes pour relaxer et regarder les gens.

Nous prenons le chemin du retour par la rue Cerrito jusqu'à l'avenue de Mayo, et nous faisons plusieurs arrêts pour admirer les magnifiques bâtiments d'inspiration coloniale, pas toujours bien entretenus et d'allure étrange avec les climatiseurs aux fenêtres et les antennes sur le toit. Même les résidents du Palacio Barolo ne peuvent résister à l'attrait de la climatisation mais cela ne dépare pas tant l'impressionnant édifice, le plus haut de la ville et même de l'Amérique du sud, avec ses 100 mètres lors de sa construction en 1923. De retour à la Plaza de Congreso, nous tentons de marcher à l'ombre des gros frênes et des platanes qui bordent la rue jusqu'à notre hôtel où nous reposons nos pieds. Nous ne ressortirons que pour retourner souper chez Chan Chan en milieu de soirée.

 

17 décembre - Jour 26: Buenos Aires

Journée de repos aujourd'hui, après nous être levés très tard, et comme il mouillasse un peu (mais le temps est quand même très chaud!), nous optons pour une petite marche dans les rues du barrio San Telmo. Après avoir marché jusqu'à la Plaza de Mayo, nous prenons la calle Defensa, charmante petite rue où on ne croise pas grand monde, jusqu'à la plaza Dorrego. Celle-ci est presque déserte car la pluie cesse tout juste, et les parasols sont encore fermés au-dessus des tables qui remplissent la place. Après avoir déambulé aux alentours, nous remontons par la toute petite rue Balcarce. Nous prenons un lunch tardif au Congreso Plaza avant de revenir siester à l'hôtel, écrasés par la chaleur. Nous ressortirons en soirée, juste après une manifestation devant notre hôtel, pour un charmant souper chez Vittorio, qui sera pris d'assaut par des manifestants affamés.

 

18 décembre - Jour 27: Buenos Aires

Départ dans une autre direction ce matin, nous prenons la rue tout au bout de la Plaza de Congreso, l'avenida Callao, grande rue très passante que nous remontons lentement, au gros soleil. Petite pause dans le parc Rodriguez Pena, à l'ombre d'un platane. Un coin de rue après le parc, nous tournons à gauche sur l'avenida Santa Fe pour nous rendre à la librairie El Ateneo Grand Splendid.

Cet ancien théâtre, construit en 1919, pouvait assoir 1050 spectateurs et présentait toutes sortes de spectacles de variétés. Vers la fin des années vingt, il a été converti en salle de cinéma où furent projetés les premiers films parlants argentins. Le groupe Llhsa, propriétaire de librairies, est devenu locataire de l'immeuble en 2000 et des travaux de rénovation furent entrepris pour transformer l'immeuble en librairie. Toutefois, plusieurs caractéristiques ont été conservées, telles que les balcons, les alcoves, la scène et son rideau, les fresques du plafond. Les sièges du parterre ont été remplacés par les étagères et la librairie de 2000 mètres carrés offrent une grande variété de livres et beaucoup de place pour s'assoir, lire et relaxer. On peut prendre un café sur la scène en feuilletant son nouvel achat, ou embrasser la vue d'ensemble depuis les balcons. Nous profitons longuement de la fraîcheur de l'endroit et de l'ambiance feutrée, avant de ressortir au gros soleil dans l'agitation de la rue.

Nous reprenons l'avenue Callao en surveillant les panneaux, pour ne pas manquer la rue Vicente Lopez que nous prenons à gauche et qui devrait nous mener au cementero de la Recoleta. Nous longeons les hauts murs roses du cimetière et nous laissons tenter par l'une des terrasses en face, où une table avec parasol nous fait de l'oeil. Nous nous asseyons enfin et relaxons, devant un repas exhorbitant, le plus cher et probablement le moins bon du voyage! Un groupe d'infirmières dîne à la table d'à côté, je présume qu'elles terminent leur quart de travail car elles boivent des bières et prennent plus d'une heure à manger en discutant. Après avoir payé notre (énorme) dû, nous continuons sur la rue en suivant le mur et en espérant trouver l'entrée du cimetière! À droite sur Azcuenaga, nous arrivons à la plaza intendente torcuato de Alvear, puis à la plaza Francia, nous passons devant le Centro Cultural Recoleta, tournons à droite sur Junin et entrons dans l'Iglesia Nuestra Senora del Pilar que nous prenons pour l'entrée du cimetière! Nous ne sommes pas les seuls à faire demi-tour après avoir pris quelques photos en profitant de l'ombre, et nous trouvons finalement l'entrée quelques mètres plus loin. Nous nous joignons hypocritement à un groupe de visite guidée francophone, ce qui nous permet de faire un beau tour du cimetière, en fait d'en visiter quelques secteurs car c'est quand même très grand.

En ressortant du cimetière, nous empruntons l'avenue Pueyrredon jusqu'à la Plaza Francia où un couple de conures veuves qui picorent dans l'herbe nous divertit quelques minutes tandis que de l'autre côté de la rue, le Museo Nacional de Bellas Artes nous tente mais le tarif d'entrée nous incite finalement à passer notre tour. Depuis la Plaza Francia, nous empruntons de petits passages qui nous mènent à la Plaza Mitre, nous montons les escaliers qui mènent à sa statue centrale (clôturée) derrière laquelle nous trouvons la petite rue General Gelly Obes, puis le rond-point et la plaza du même nom, et sur notre droite, la rue Guido qui mène à la Biblioteca Nacional Mariano Moreno où l'on parvient après avoir redescendu quelques escaliers. Desséchés, déshydratés, nous nous précipitons sur le petit kiosque à l'extérieur de la bibliothèque pour acheter et caler deux bouteilles d'eau. Nous observons un peu l'architecture extérieure de ce très curieux bâtiment, de style brutaliste. Le brutalisme est un mouvement architectural issu du modernisme, assez populaire entre les années 1950 et 1970, faisant la part belle aux constructions imposantes faites de béton. De fait, le groupe d'architectes qui a conçu le bâtiment a gagné un concours national en 1961, mais l'édifice n'a été complété qu'au début des années 1990. Nous passons un peu de temps dans l'immeuble en cherchant un moyen de s'infiltrer car en fait il faut être membre pour avoir accès à la plupart des salles. Finalement, après avoir monté et descendu plusieurs étages, nous parcourons rapidement une exposition intitulée "La incesante publicistica - Folletos del primer peronismo (1945-1955)", avant de ressortir au soleil brûlant d'après-midi.