Après le copieux déjeuner à la Guest House, Martin part chercher la voiture chez Hertz, à quelques minutes de marche. On nous loue une Toyota Yaris en excellent état. Nous entassons toutes nos choses dans le coffre et partons d'abord en direction de Puerto Montt, que nous rejoignons en une trentaine de minutes, après deux péages. Les indications sont très claires et nous continuons sur la route 5 en direction de Pargua où nous prendrons le traversier pour Isla Chiloe. Comme nous arrivons, l'embarquement débute. Nous prenons notre place sur le traversier et sortons de la voiture après avoir payé notre dû, soit 11400 CLP (23$CAD). Le ciel est nuageux avec de belles éclaircies. Le trajet est court, une vingtaine de minutes à regarder s'éloigner une rive puis se rapprocher une autre. Nous descendons à Chacao et après quelques kilomètres sur la route 5, nous bifurquons sur la route 132 pour rejoindre Caulin où nous dînons près du rivage, à marée basse.
Nous continuons de longer le bord de l'eau sur la route 160 jusqu'à Ancud, la seconde plus grande ville de l'archipel (40 189 personnes), après Castro.
Comme nous ne sommes pas pressés, nous décidons d'aller à Gualbun par la route 20 en passant par Quetalmahue. Les paysages sont magnifiques et toutes les routes sont facilement carrossables, même celles qui ne sont pas pavées. Nous faisons un arrêt à la playa Gualbun, où il n'y a pas un chat, c'est très beau et très paisible.
Nous rebroussons chemin jusqu'à Ancud et reprenons la route 5 jusqu'à l'embranchement de la route 30, où nous tournons à droite, vers Chepu. Nous suivons les indications jusqu'au lodge où nous arrivons en fin d'après-midi. Les propriétaires nous accueillent avec un pisco sour et quelques explications sur la petite excursion de kayak que nous ferons demain matin, avant le lever du soleil, sur les rivières Chepu et Puntra. Le patron nous explique leur démarche, depuis le moment où ils ont quitté Santiago pour venir s'établir sur un lopin de terre non loin d'ici, à Chepu jusqu'au développement de ce petit lodge d'abord en offrant des emplacements de camping, puis des dortoirs et finalement ces quatre superbes chambres individuelles. Avec leurs installations solaires et éoliennes et leur gestion de l'eau (eau de pluie filtrée par le sol), ils sont un modèle de développement éco-touristique. De la terrasse de notre chambre, la vue est superbe sur la vallée que forment les deux rivières. Nous profitons du très bon repas préparé par nos hôtes et discutons jusqu'à tard, en buvant du vin, avec un couple de sympathiques Allemands.
Après une paisible balade en kayak sur la rivière au lever du soleil et un très copieux déjeuner maison servi par nos hôtes, nous quittons Chepu pour retourner sur nos pas jusqu'à la route 5, pour continuer notre route vers le sud, jusqu'à l'embranchement de la route 15. Nous allons jusqu'à Quemchi. Le paysage est magnifique et nous sommes émus d'apercevoir au loin les sommets enneigés de la cordillère des Andes. Arrivés à Quemchi, nous faisons quelques pas sur la petite place centrale et admirons la magnifique église peinte en jaune qui allume le paysage.
Nous quittons Quemchi par la petite route 195 jusqu'à l'embranchement de la route de gravier 223 pour nous rendre à l'église Colo, sur la rive du rio Colo. L'église est tout au bout d'une route sans issue, accolée à un cimetière et derrière une rangée de maison d'où proviennent des cris et des rires: il y a une fête d'enfants qui doit bien réunir tous les enfants de ce minuscule hameau!
De retour à l'embranchement de la route 227 que nous avions quittée pour nous rendre à Colo, nous prenons à droite, toujours sur une route de gravier, jusqu'à l'église de Quicavi, qui sied sur une petite place très sympathique où nous marchons quelques minutes. Au bord de l'eau, nous avons une superbe vue sur la cordillère des Andes et les sommets que nous avons aperçus en pagayant dans le Parque Pumalin. Nous apprécions notre chance, car il pleut presque tous les jours sur Isla Chiloe et nous avons un temps clair et ensoleillé depuis notre arrivée.
De retour à la route 195, nous filons jusqu'à une petite route qui descend très abruptement jusqu'au petit village de San Juan et son église en bois. Nous profitons de la présence de la gardienne des lieux pour visiter l'intérieur du bâtiment, puis nous attardons à observer les hommes travailler sur un chantier naval à deux pas de l'église.
Comme il n'est pas tard lorsque nous rejoignons la route 5, nous décidons de faire un petit crochet par la péninsule de Rilan et son église, avant de rejoindre Castro. Les paysages sur la péninsule sont très champêtres et l'église surplombe une petite place colorée.
C'est à la fin d'après-midi d'une superbe journée que nous arrivons à Castro, principale ville de l'archipel, très colorée avec ses palafitos et une grande place centrale très animée, entourée de boutiques et de restaurants. Comme la température est superbe et qu'il fait chaud, tout le monde est dehors! Nous traversons toute la ville par la rue principale pour rejoindre le quartier de Gamboa, juste à la sortie de la ville, où se trouve notre hôtel. Nous sortons marcher en début de soirée pour profiter du temps doux et chercher un resto près de la plaza de armas.
Ce matin, nous quittons Castro pour rejoindre Cucao par la route 80 qui croise la route 5 à la hauteur de Chonchi. Le très beau trajet longe ensuite par la route 850 le superbe lac Huillinco jusqu'au pont qui enjambe la rivière Cucao et nous mène à l'hôtel Palafito avec sa grande terrasse de bois à l'arrière, surplombant le lac Cucao. Nous nous présentons pour une balade à cheval prévue à 11h00, que nous avons réservée avec l'agence Palafito Trips par courriel. Quand nous arrivons, le réceptionniste semble très surpris, et nous demande de patienter un moment. Finalement, il nous tend son portable; au bout du fil, la dame avec qui nous avons réservé nous annonce qu'il y a eu "une erreur" et que la randonnée ne peut pas avoir lieu avant 13h00 finalement. Nous lui disons que le courriel que nous avons reçu disait bien 11h00, elle ne fait que nous répéter qu'"il y a eu une erreur"; donc, nous ne saurons jamais quelle est cette erreur au juste. Nous décidons d'attendre tout de même jusqu'à 13h00 et entre temps nous irons nous promener en voiture dans les environs. Nous rebroussons d'abord chemin pour retourner aux abords du grand lac Huillinco pour grignoter une petite collation. L'étendue d'eau est vraiment belle, balayée par les vents et scintillant sous le soleil de midi.
Nous repartons ensuite vers Cucao mais prenons à gauche avant de traverser le pont, par la route 848, pour aller vers le parque Tepuhueico et la petite commune de Rahue. C'est presque une piste qui nous fait longer le bord de la mer sans pouvoir y accéder car une rìvière serpente le long du rivage, puis monter le long de verts pâturages où nous voyons quelques moutons mais pas âme qui vive. Nous continuons sur la piste qui offre de beaux points de vue sur l'océan, jusqu'à Punta Pirulil et Muelle de las almas, où nous n'avons pas le temps de nous rendre à pied car nous devons faire demi-tour pour revenir à Cucao pour 13h00. Nous regrettons presque ne pas avoir eu l'idée de passer plus de temps à Cucao, pour profiter des lacs, de l'océan et de l'isolement.
De retour à l'hôtel Palafito, nous rencontrons notre guide équestre, Enrique, coiffé d'un béret traditionnel et accompagné d'un petit chien noir qui ne lui appartient pas mais le suit toujours dans ses balades à cheval! Nous partons sur la petite route dans le village, puis bifurquons sur un petit sentier bordé d'arbustes en fleurs qui nous mène à la plage. Nous allons à pas lents derrière la dune, apercevant la longue bande de sable complètement déserte et les vagues qui font un long ruban blanc de l'autre côté de la rivière Cucao. Nous traversons éventuellement celle-ci, quand elle se fait un peu moins large, même si les chevaux ne sont pas très enthousiastes! Le guide tente d'entraîner le cheval de Martin au galop mais c'est peine perdue, nos chevaux sont décidément un peu rétifs. Nous revenons par la plage, et en descendant une petite butte, le cheval de Martin stresse un peu et le fait tomber en ruant! Il y a plus de peur que de mal mais le guide, très inquiet, se confond en excuses. Ce ne sont pas ses chevaux, il les "emprunte" pour l'excursion car il est en quelque sorte travailleur autonome, et cela nuit sans doute un peu à la sécurité de toute l'affaire. Puisque Martin accepte de remonter sur le cheval, et surtout que celui-ci accepte que Martin remonte, nous pouvons terminer tranquillement l'excursion en revenant au village en traversant l'horrible punte Chanquin, pont de bois déguisé en canot qui traverse le rio Cipresal. Nous payons notre dû à l'hôtel en ne soufflant pas un mot de la petite mésaventure, pour ne pas nuire au guide, et reprenons la voiture en repassant par les berges du lac.
Pour étirer encore un peu le plaisir, nous croisons la route 5 jusqu'à Chonchi puis descendons jusqu'à Queilen. Pendant une bonne partie du trajet, comme le temps est exceptionnellement clair, nous pouvons apercevoir les sommets enneigés de la cordillère des andes. À la fin du village, nous nous arrêtons sur la plage pour admirer la superbe vue sur le golfe et le volcan Corcovado.
Nous reprenons ensuite la route pour Castro où nous relaxons sur la terrasse de notre hôtel en attendant que le soleil se couche pour aller souper en ville et profiter encore un peu de Castro avant notre départ demain.
C'est à regret que nous rangeons les valises dans la voiture et quittons ce matin Castro pour remonter vers le nord de l'île et reprendre le traversier qui quitte l'archipel. La température est celle que nous nous attentions d'avoir si nous étions très chanceux: frais, gris et pluvieux, avec quelques éclaircies de temps en temps. Après avoir quitté le traversier, il ne nous faut pas trop de temps pour rejoindre l'aéroport de Puerto Montt où nous laissons la voiture sans histoire et attendons notre vol pour Punta Arenas.
