Nous déjeunons après avoir fait nos valises et partons en même temps que la famille guatémaltèque vers 10h. Après 30 minutes de bateau nous arrivons au stationnement où notre voiture nous attend, dans le même état que lorsque nous l'avons laissée. Nous installons toutes nos affaires habituelles: gps, ipod, dictionnaire espagnol/français, carte routière, guide de voyage, bouteille d'eau, et partons. Nous mettons 25 minutes à remonter la route de Mariscos juqu'à l'autoroute, puis nous prenons à droite vers Guatemala City. Il nous faut 5 heures en tout pour rejoindre la capitale. La route est belle, les paysages sont beaux et il fait un temps splendide. Nous nous dirigeons vers la zone 10 où se trouvent plusieurs hôtels. Nous ne sommes pas certains qu'il sera facile de trouver une chambre un 25 décembre sans réservation.
Nous tentons d'abord notre chance au Real Intercontinental où nous prenons une chambre à 99$ au 9e étage. Nous ne sommes vraiment pas nombreux dans l'hôtel et en face au Westin, on ne voit de la lumière que dans 3 fenêtres! Nous sortons vers 18h pour voir si on ne trouverait pas un resto ouvert mais tout est fermé et complètement mort. Nous trouvons un dépanneur ouvert 24 heures juste en face de l'hôtel où nous achetons des bières, du rhum et de l'eau. Nous faisons monter le souper à la chambre: soupes de tortillas, sandwiches et frites, et nous regardons Hulk 2008 en version doublée en espagnol. Nous profitons du lit king et confortable ainsi que de l'insonorisation pour nous coucher tôt et dormir longtemps.
Nous nous levons assez tard, refaisons les bagages, et quittons la chambre à 11h. Nous prenons la voiture pour la dernière fois en direction d'Antigua. Il y a beaucoup plus de circulation qu'hier mais le trajet se déroule quand même très bien. Nous mettons 45 minutes pour arriver à Antigua. Nous trouvons assez rapidement la succursale de Tabarini et ils sont assez gentils pour envoyer quelqu'un avec nous en voiture pour nous diriger à la station service faire le plein. Antigua n'est pas bien grande mais toutes les rues sont à sens uniques et ce n'est franchement pas fait pour la circulation automobile. Nous laissons la voiture sans aucune complication (ce qui a toujours le don de nous étonner) puis nous rendons à pied à l'agence Bon Voyage avec qui nous avons réservé la navette pour aller à San Pedro de la Laguna et en revenir. Tout est en ordre, nous prenons nos coupons aller-retour et laissons nos valises sous surveillance dans les bureaux de l'agence pour aller dîner au Restaurant el Jardin. Nous revenons attendre la navette qui doit nous prendre à 14h mais passe finalement à 14h30. Le temps de prendre quelques passagers supplémentaires, nous quittons Antigua vers 14h45.
Après quelques minutes, nous arrêtons dans une station service où une autre navette de la même compagnie est arrêtée: la moitié des passagers, dont nous deux, transfère dans l'autre fourgonnette où nous sommes donc plus à notre aise puisque nous ne sommes que 7 alors que nous étions 13 au départ. Cela nous permet de nous étendre un peu et de s'assoupir pendant quelques kilomètres. Toutefois, notre départ tardif nous laisse penser que nous n'arriverons pas avant la noirceur à San Pedro. C'est sans compter la motivation de notre chauffeur et la superbe autoroute, 2 voies dans chaque direction: il est 16h45 lorsque nous arrivons à l'embranchement où nous prenons à gauche vers le lac Atitlan. Il nous faut ensuite 1 heure pour faire une quinzaine de kilomètres sur une route très sinueuse qui monte et descend en traversant les villages de Santa Maria, San Pablo, Santa Clara et San Juan jusqu'à San Pedro de la Laguna où nous arrivons finalement, contre toute attente, à 17h45, soit l'heure "prévue" même si nous sommes partis une heure plus tard. Nous sommes ravis car cela nous permet de rejoindre notre hôtel à la clarté.
À notre sortie de la fourgonnette, une horde de "bénévoles" du tourisme de San Pedro nous accueillent en nous souhaitant la bienvenue et en nous offrant de nous trouver un hébergement et un transport. Nous prenons un tuk tuk jusqu'au petit sentier qui mène au Mikaso sans encombre: 10Q par personne pour le trajet, avec nos gros sacs c'est très bon marché pour éviter la randonnée chargée de 10 minutes. Nous sommes accueillis par Laurence avec qui nous avons déjà correspondu par courriel pour faire la réservation. Tout est en ordre, on nous montre notre chambre, et on nous fait visiter les lieux. Nous buvons un rhum'n coke dans notre chambre en nous installant puis allons souper au restaurant de l'hôtel. Nous rencontrons le proprio, un Québécois installé ici depuis 9 ans, qui nous explique que le niveau du lac a augmenté de 6 mètres depuis la dernière année ce qui lui a non seulement fait perdre sa maison, inondée, mais aussi 75 pieds de terrain. Ainsi le lac monte maintenant jusqu'à l'hôtel et nous entendons le bruit des vagues dans notre chambre. Le lago de Atitlan est un lac endoréique, c'est à dire dont l'écoulement des eaux n'atteint pas la mer. D'une profondeur de 340 mètres, il remplit une caldera qui s'est formée suite à une éruption il y a 84 000 ans. Depuis cette éruption, l'activité volcanique a fait naître trois volcans dans la caldera, soit l'Atitlan, le San Pedro et le Toliman. Le tremblement de terre de 1976 (qui avait fait 26 000 morts au Guatemala) a fracturé le lit du lac entraînant une baisse de 2 mètres du niveau de l'eau. Comme le lac est endoréique, ce sont les fortes pluies, notamment lors des ouragans (Stan, 2005 et Agatha, 2010) qui ont fait monter le niveau de l'eau.
Pour quelqu'un qui n'est pas au courant de la situation, l'emplacement semble exceptionnel car nous sommes vraiment à quelques pieds seulement du lac et les balcons couverts qui cernent l'hôtel offrent une vue spectaculaire sur les villages alentours. Le soir en sortant du restaurant, où nous avons trop mangé et trop bu, les lumières des villages environnants présentent un panorama spectaculaire.
